Pokémon : C’était pas ma guerre !

Voilà vingt ans que les créatures de Satoshi Tajiri ont commencé leur invasion, en commençant par leur pays le Japon, pour se rendre tentaculaire à travers le monde quelques années plus tard. En France c’était à l’automne 1999 avec une campagne marketing et de communication savamment inspirée de celle américaine un an plus tôt.

Dessin animé, cartes à jouer et à collectionner, produits dérivés en tout genre et bien entendu les fameux jeux Rouge et Bleu qui auront inondé les magasins de jouets, de jeux et grandes surfaces.

Un raz-de-marée sans précédent, et je suis passé à côté.

Entendons-nous bien. Je suivais d’un œil lointain le phénomène au Japon depuis 1996, m’étant toujours plus intéressé au marché de l’import qu’à celui hexagonal. Pokémon était à mes yeux une série de jeux destinée aux plus jeunes et quand la vingtaine est installée, il devient délicat de s’intéresser à de petits monstres sur une console monochrome qui n’avait déjà pas remporté mon adhésion lors de sa sortie.

Une question de résolution et de loisir nomade qui m’a toujours échappé.

1999, la Dreamcast sort enfin chez nous, la Playstation 2 au Japon et sont annoncées  Xbox et GameCube, de quoi détourner mon attention de Pikachu, Bulbizar et leurs potes. Pourtant rattrapé et sur les conseils d’un ami, je me décide à tenter l’expérience. J’étais trop grand…

Trop grand pour accepter de passer du temps sur une machine qui esquinte les yeux, trop grand pour passer des heures sur un écran aussi petit et illisible et surtout trop vieux pour ressentir la joie d’un enfant. Je comprenais l’impact de Pokémon, j’analysais toutes les strates de cette formidable cash machine, mais dix-sept ans plus tard j’ai toujours ce regret à son égard : Je ne l’ai pas vécu.

Des histoires du jeu vidéo j’en ai parcourues et ce depuis l’Atari 2600. L’arrivée de Nintendo, la guerre contre SEGA, les salles de jeux dont le choc Street Fighter II comme celui de la 3D face pleine, l’importation, les débats pétris de mauvaise foi sur telle machine, tel jeu et Pokémon me passe sous le nez. Quelle déveine.

Jamais je ne vivrai les échanges de cartes ( comme le racket, que j’ai pu découvrir en salles de jeux ) , l’attente fébrile d’un nouvel épisode, les étoiles dans les yeux et de faire de Pikachu une sorte d’idole. Moi c’était Yuko de Valis que voulez-vous…

Il me manque tout un pan de cette histoire et je jalouse en secret les plus jeunes qui affirment avoir grandi avec Nes et Super Nes alors qu’ils feraient mieux de nous relater leurs expériences avec la licence de Game Freak.

Qu’il devait être formidable de le vivre pleinement à  l’époque et non de loin avec un tout autre regard. Ni regret, ni tristesse au pire vaguement amer. C’est ainsi.

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Responsable Editorial Grand Sachem de http://ZePlayer.com I Scribouillard dans des zines de JV et éternel amoureux de jeux nippons insensés I Voix dans le podcast Super Retro Mega X sur Radiokawa.com

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