Cette fois c’est Argod Argam, lecteur de Ze Player qui a la parole. Amusé par les analyses critiques de versions collector que nous proposons, il a décidé de nous offrir son avis sur celui de Bioshock 2.
Les versions collector sont souvent séduisantes sur le papier, mais une fois l’objet en main il y a souvent de quoi hurler et regretter aprement ses 90 euros. Batman Arkam Asylum, Assassin’s Creed 2 sont autant de terribles exemples qu’il ne faudrait pas reproduire. Et encore Ze Player vous a épargné cet immonde déchet qu’est le collector de Street Fighter IV.
Pourtant en ce 9 février, j’ai décidé de jouer quitte ou double : me procurer la version spéciale de Bioshock 2, a mes risques et périls.
De prime abord, le design général de l’emballage est somme toute des plus classique. Le titre, le résumé au dos ainsi qu’une photo et description du contenu…Pas de quoi baver. Mais honnêtement, vous vous attendiez à quelque chose d’autre ? Et pourtant…
Ce que j’appellerai intelligemment « vraie boite » est déjà beaucoup plus intéressante. Box noire d’une matière plutôt agréable sur laquelle même le moins artiste d’entre vous pourra reconnaître un très joli papillon. Mention spéciale pas vraiment spéciale dans le sens où l’on a déjà vu mieux, au relief de l’imprimé fait en définitive de centaines de « petites mains argentées ». Mais pourquoi diantre un Papillon et pas autre chose ? Baste, ouvrons cette satanée boite qui espérons le ne sera pas une de Pandore ne renfermant que des maux.
Pour ceux qui auront eu le courage de débourser 90 euros, le premier regard se portera sur ce qui est disons le clairement le deuxième plus bel objet de ce coffret… (pourquoi ne pas commencer par le premier dites-vous ?… pauvres fous, il faut teaser et encore teaser.)
On commence donc par un superbe vinyle contenant 24 pistes de la bande originale du premier Bioshock. Tout à fait l’item à la mode ces derniers temps, dans la musique, le cinéma et maintenant le jeu vidéo… Ou comment refourguer un objet « collector » que personne ne pourra utiliser ou presque. Heureusement, nous sommes dans Bioshock et ici, un vinyle est on ne peut plus légitime. Le design de la pochette, en parfaite adéquation avec le style architectural, musical et physique du soft est vraiment réussi. De plus, la pochette imprimée « I am Rapture, Rapture is me » donne un vrai plus lorsque l’on a bouclé le premier opus de la série en s’attardant sur le côté émotionnel.
Au dos, un texte écrit par Garry Schyman himself expliquant ses choix sonores ainsi que son expérience au sein des studios 2K, apprendra par exemple aux fans, la conception du fabuleux morceau « Le chef d’oeuvre de Cohen », parmi d’autres petites friandises « fan-serviesques ».
« 2K Games est-il encore dans le mouvement de résistance: celui qui consiste à ne pas prendre le joueur pour un estomac sur pattes ? »
On passe maintenant au cd audio, contenant la bande sonore du fameux Bioshock 2 et nommé «Sounds from the Lighthouse ». Rien a dire de particulier, mon travail étant d’analyser la qualité de forme et non de fond du produit. Sachez cependant que le soucis du détail à été poussé a son maximum. Preuve en est, l’imprimé style Vinyle en surface du cd audio. Si l’on passe le doigt, on peut même sentir les sillons présents comme sur un vrai. De plus, la face lisible du cd est noire, ce qui ne manquera pas de vous rappeler les jeux Psone, même si il est clair que c’est plus un désir de concorder à l’uniformité de l’objet.
Pourtant, passé les jolies surprises, un doute s’esquissait : 2K Games est-il encore dans le mouvement de résistance, celui qui consiste à ne pas prendre le joueur pour un estomac sur pattes ?
… Entendu, on n’évoquera pas des DLC qui viendront surement avec le soft, car il y a bien mieux.
DECO DEVOLUTION
168 pages couleur intégralement traduites dans la langue de Molière, une couverture magnifique, une reliure de meilleure qualité que celle d’une bande dessinée. Un ouvrage surprenant de par son aspect classieux.
On pourrait penser à une publicité, et pourtant c’est bien ce que j’en ai conclu en feuilletant l’ouvrage . Le papier est certes assez anodin mais le contenu donne envie d’être pris d’une rage triviale faisant pousser un « Putain de bordel c’est bon! » réellement souverain.
« Pour un pécule de 90 euros, Bioshock 2 : Edition Spéciale rachète les âmes perdues de ces éditions « portefeuillector » oubliables, pour nous emporter définitivement dans les entrailles de Rapture. »
On y consultera les personnages, les décors, les protecteurs, les prototypes, ceux qui n’auront jamais vu le jour… en bref, tout ce qu’on attend d’un artbook digne de ce nom.
Pour conclure, On ne pourra que remercier 2K pour cette édition spéciale que l’on placera dans le haut du panier des versions collectors. Dommage cependant que la boite du jeu ne soit pas en métal. Mais en faisant le compte, pour 20 euros de plus, le contenu est hautement suffisant, surtout avec l’artbook, qui couterait bien plus cher dans le commerce s’il était vendu seul.
Effacés donc les mauvais souvenirs de Batman Arkham Asylum! J’ai donné mon Batarang à mon épagneul breton pour qu’il se fasse les dents; et je l’ai remplacé par Bioshock 2 : Edition Speciale.
La folie, car ce n’est même plus un soucis, du détail à été jusqu’au socle effet velours rappelant sans détour le bon goût des architectes de Rapture.
Les collectors sont trop souvent prétexte au tout et n’importe quoi, et les exemples sont nombreux : Sweat-shirt (certes de bonne qualité) pour Tekken 6, sac de sport pour GTA IV… Et on ne jouera pas les fossoyeurs en exhumant ces cadavres encore puants de Street fighter IV ou le encore plus putréfié Saint’s row 2. En bref, des objets souvent inutiles, qui ne servent pas au background du jeu et qui n’apportent aucune valeur ajoutée.
Avec la version collector du premier Bioshock, l’on était en droit de s’attendre à du haut de gamme concernant sa séquelle. Pari réussi pour 2K Games, qui nous offre aujourd’hui un véritable objet de convoitise, pour un soft hors normes.
Pour un pécule de 90 euros, Bioshock 2 : Edition Spéciale rachète les âmes perdues de ces éditions « portefeuillector » oubliables pour nous emporter définitivement dans les entrailles de Rapture.
Avant de m’enfouir dans Bioshock 2, j’ouvre la première page de DECO DEVOLUTION, sors mon tourne disque, piste numéro quatre : L’océan sur ses épaules.
Argod Argam
About Mathieu Goux
Co-Responsable de Ze Player, Rédacteur sur Grospixels.com, Animateur sur Radiojv.com.
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