Kage Shadow Of The Ninja Reborn : Comme avant mais pas pareil.

Quand j’étais ado et avant que la grande guerre des 16 bits fasse rage, les discussions au collège se faisaient autour de deux consoles : La Nintendo Entertainement System et la SEGA Mega Drive.
Des débats sans fins du à qui mieux mieux alors que nous aimions jouer sur tous les supports.

Etant Team SEGA, il n’était pourtant pas rare que je puisse m’adonner à de longues sessions de N.E.S, tant chez les copains que chez mes cousins. Jusqu’à ce jour où j’ai pu m’essayer à Blue Shadow. Des souvenirs émus reviennent tant le jeu était d’une redoutable efficacité.

Arcade pur sucre, jouable à deux, avec de la plateforme et de l’action tambours battants.
Si en plus on rajoute des ninjas, l’amoureux de Shinobi que j’étais ( et qui le sera éternellement ) avait tout pour être comblé.

Blue Shadow ou comment un jeu moins important que les gros hits de la machine, a su se démarquer et créer sa petite différence. Et c’est quelques trente quatre années plus tard qu’il revient de la main de maître du studio Tengo Project, à qui l’on doit les remakes très réussis de Kiki Kaikai / Pocky & Rocky, Wild Guns et The Ninja Warriors Again.

Kage Shadow Of The Ninja se montrait dans des trailers et se voulait prometteur. Qu’en est-il manette en main?

Les anciens vont avoir rapidement ce rictus de satisfaction quasi immédiat. On retouve Hayato le ninja et Kaede la Kunoichi dans un jeu entièrement revisité mais qui conserve les bases. La musique est là, les stages également, le tout sublimé par des graphismes 16 bits améliorés.

Une véritable aubaine pour ceux qui comme moi aime jouer à des jeux neo rétro mais qui font souvent la moue devant des graphismes 8 bits et un son chiptune N.E.S.
Non pas que je n’aime pas ça, mais c’est souvent la solution de facilité.
Tengo ne joue pas dans la même cour et propose l’alternative tant désirée.

Comme dit, on retrouve rapidement ses marques avec quelques subtilités de gameplay bienvenues en plus.

La paire d’acrobates peut désormais rebondir sur les murs, courir dessus à la verticale, faire le pogo stick sur les ennemis, esquiver, se déplacer dans les airs et profite d’un nombre conséquent d’armes secondaires.



Toutefois, ces armes peuvent devenir plus handicapantes qu’autre chose.
L’accès à celle-ci est délicat vu qu’il faut choisir une arme en pleine action en appuyant sur un bouton tout en les sélectionnant avec la croix ou stick de direction. D’autant qu’elles n’offrent pas de grandes diversités. Idem pour les items, leurs sélections est laborieuse.

Et l’on sent que la partie contrôles n’a pas été suffisamment travaillée.
Si les personnage se jouent bien, leurs déplacements peut s’avérer gênants dans les phases de plateformes. Les pirouettes de plateformes en plateformes si elles sont bien animées, cassent un peu le rythme et c’est souvent que l’on peut se mélanger les pinceaux avec une imprécision qui peut être fatale.

Surtout que le jeu très arcade est loin d’être une promenade de santé. C’est une composante élémentaire de ce type de jeu et souvent appréciée des joueurs qui aiment le challenge mais à conditions que l’exigence soit accompagnée de contrôles irréprochables.

Se rater non par manque de skills mais bien pour manque de finition.
Dommageable surtout qu’il s’agit de pur Die & Retry avec une mémorisation des stages obligatoire. Stages qui sont parfois mal conçus et pénibles à franchir.

Mais pour autant, il serait insensé de faire l’impasse sur ce jeu.
Tengo Project réussit à donner du plaisir malgré les nombreux défauts dont souffre cette production.
Nous sommes face à un jeu fait par des passionnés pour des passionnés.
Le soin apporté aux détails, la reprise du jeu original qui se voit modifié et magnifié notamment dans les parterns ennemis et cette propension à déclencher de la nostalgie avec de la nouveauté, font que Kage Shadow Of The Ninja Reborn a tout pour que les plus opiniâtres s’y essaient.

On se fendra de nombreuses colères, on pestera contre les développeurs, mais on les remerciera tant ce qui nous est donné de jouer est un petit trésor qui aurait toutefois gagné à proposer quelques bonus comme la version originale.

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Responsable Editorial Grand Sachem de http://ZePlayer.com I Scribouillard dans des zines de JV et éternel amoureux de jeux nippons insensés I Voix dans le podcast Super Retro Mega X sur Radiokawa.com

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