1994. Alors que la Mega Drive allait laisser sa place à sa remplaçante 32 bits la SEGA Saturn, la valeureuse concurrente de la Super Famicom / Nintendo se dotait d’une certaine superbe avec des jeux d’une qualité exceptionnelle, tant ludique que graphique. Une sortie en fanfare fort appréciable et signature des fins de génération.
C’est ainsi que Monster World IV est arrivé uniquement dans son archipel d’origine et se voit désormais appelé Asha In Monster World dans sa version remake à travers le monde.
Un titre qui fait sens vu que cet épisode emblématique de la saga, propose de contrôler une héroïne en lieu et place du jeune homme que l’on appelait Tom-Tom ou plus communément Wonder Boy ; également autre titre de ces fabuleuses pérégrinations.
Prenant place dans un environnement proche des Contes Des Milles Et Une Nuits, c’est un véritable vent de fraîcheur qui souffle sur le monde des monstres.
Dans son déroulé, Monster World IV / Asha ne déroge pas à la règle pour autant. Il s’agit d’un jeu d’aventures ponctué de plateformes dans les canons du genre. Nous sommes dans les années 90 ne l’oublions pas, quand bien même ce relooking.
Le baroudeur en herbe qui s’est déjà frotté à de telles tribulations sera là dans ses chaussons. Sauf que cet épisode offre quelques nouveautés bien senties. Ainsi Asha qui peut jouer les escrimeuses dans plusieurs directions et s’amuser à rebondir avec sa lame façon Picsou et sa canne dans Duck Tales, se voit accompagnée d’une petite créature volante : un Pepelogoo fort pratique.
Evolutif, le drôle d’animal est un gourmand fieffé qui se gavera de fruits lui permettant de nouvelles capacités. De quoi enrichir un gameplay qui peut de nos jours apparaître comme désuet. Et c’est bien le reproche que l’on fera à ce remake de Artdink en rien fautif. Linéaire, la progression peut apparaître comme sanction vu le peu d’enjeu du titre. Dans le monde des monstres, pas d’allers -retours, pas de fouilles. Juste avancer tout droit.
A la même époque, Super Metroid faisait le beau de par sa richesse, et le genre Metroid-Vania devenu nouveau fer de lance de la scène indé, s’est largement enrichi grâce à Symphony Of The Night et ses nombreuses inspirations. L’on n’affirmera pas que jouer à Asha In Monter World relève d’une gageure, mais le joueur qui n’a pas connu une époque durant laquelle le jeu vidéo était dirigiste, pourrait bien faire grise mine.
Pourtant, Asha In Monster World conserve tout son sel et se parcourt avec un plaisir intact. Artdink au contraire de Lizardcube pour Wonder Boy The Dragon’s Trap, a choisi une touche 3D qui si elle n’est pas désagréable à l’oeil, n’a pas la superbe des dessins du remake précédent. Dommageable tant une 2D ainsi sublimée fait immédiatement sensation et aurait pu à défaut d’améliorer un concept vieillissant, être cette sucrerie visuelle qui aurait fait mieux passer la pilule, surtout avec une réorchestration aussi plaisante.
Ne boudons pas notre plaisir, Asha In Monster World reste particulièrement solide et recommandé, surtout que le jeu original se voit offert avec son remake. Un cadeau pour les plus vieux qui ne se l’étaient pas procuré en 1994 et une façon de croquer dans un passé fondateur pour les plus jeunes avides de savoir.
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