Les plus vieux connaissent bien le full motion video, ce genre très cinématographique qui a explosé durant les années 90. Très populaire sur le Mega-CD de SEGA, on a pu voir des jeux en total vidéo en arcade notamment avec Mad Dog McCree ou Lethal Enforcer.
On se rappellera qu’à l’origine, c’est par le biais de dessins animés interactifs toujours sur bornes, que l’on pouvait s’adonner à Dragon’s Lair et autres Time Gal pour les japonais.
Mais c’est bien par le film que ces jeux ont su faire sensation. Ce réalisme étonnant qui arrivait dans nos salons grâce à des acteurs dans des situations plus ou moins crédibles. Si la technologie a évolué grâce aux studios Quanticdream, Telltale Games ou Dontnod et une narration plus riches grâce à une implication du joueur qui se doit d’assumer ses choix et poursuivre l’histoire, l’on voit un véritable retour aux sources charmant avec des jeux comme Her Story, Late Shift et plus saisissant Black Mirror : Bandersnatch sur Netflix.
Ainsi Kazutaka Kodaka, créateur de la série Danganropa, se lance à son tour avec la promesse d’une intrigue poignante. Ou pas…
L’on vit les mésaventures d’un jeune homme éberlué par son réveil dans une chambre d’un hôtel qu’il ne connaît pas. Pris d’amnésie, il se rend compte au journal télévisé qu’il est un tueur en série. Choqué par cette information soudaine, il découvre une femme évanouie et ligotée dans la baignoire non loin. Que se passe-t-il dans la vie d’un innocent alors que la police tambourine à la porte.
A l’instar des jeux interactifs, il est proposé deux choix qui s’avéreront curieux vu qu’à plusieurs reprises, la mort du protagoniste est une obligation. Impossible d’éviter sa destiné, on assiste donc à des décès à répétition non pas à cause d’un mauvaise décision, mais bien parce que Death Come True n’offre pas d’autres alternatives. Et ce héros malgré lui de se retrouver au début de l’aventure avec le souvenir de ce qu’il vient de vivre et encore et encore.
« Un jour sans fin » revisité.
Au fur et à mesure de la progression, Death Come True se dévoile. Part dans un mysticisme assez particulier avec ce tueur d’une autre dimension et se noie rapidement dans son développement peu abouti. Assister à ces événements qui s’enchaînent de manières incohérentes sans en être réellement maître est plus que frustrant. Les maigres choix ne laissent que peu de libre arbitre et c’est rapidement que l’on se retrouve face à une production à suivre plus qu’à vivre et qui se rembobine éternellement. Enfin plutôt sur deux heures.
Quel dommage. Kodaka s’est loupé sur son intention. Jamais Death Come True fascine. Sa réalisation un peu cheap contraste avec un casting intéressant vu qu’il est composé de Kanata Hongo (Gantz), Chiaki Kuriyama (Battle Royale) et Win Morisaki (Ready Player One) pour ne citer qu’eux. Mais leur direction ne les rend en rien accrocheurs, tout au plus nanars.
Cela pourrait passer si les interactions avaient été plus poussées et surtout les choix cornéliens. Et c’est oisif que l’on assiste à la conclusion sans avoir toutes les clefs du pourquoi du comment.
Death Come True est un drôle de produit, sorte de petit film ennuyeux qui aurait très bien pu se retrouver dans la section japonaise de Netflix sans que l’on ait besoin d’avoir une manette en mains vu que c’est lui qui décide ou presque pour le spectateur. S’il doit revenir à ce type de réalisation, Kazutaka Kodaka a tout intérêt à repenser son matériau. On l’en sait capable, Danganropa en étant une preuve évidente.
About Jibé Jarraud
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