Et un Metroidvania de plus ( d’aucun dirait Castletroid comme avant ). La liste de jeux de ce genre apprécié n’en finit plus de se compléter de mois en mois avec des résultats plus ou moins heureux vu que s’ils sont généralement de qualité honorable, difficile de tous les pratiquer sans une lassitude certaine, à moins d’une originalité dans le gameplay ou dans l’esthétique et l’ambiance pour accrocher le joueur.
Fearmonium a choisi cette seconde option.
Drôle d’histoire que celle de Max. Assistant à un spectacle de clowns avec une jeune demoiselle qu’il convoite et qui doit pourtant quitter la ville. En rentrant de sa journée qu’il aurait cru idyllique, le voilà pris à ses angoisses au moment du coucher. C’est dans son sommeil que le tout se matérialise plus concrètement et l’on incarne une poupée désincarnée qui devra affronter ses nombreuses torpeurs pour découvrir qui est cet ado décidément mal dans sa peau.
En l’état, Fearmonium ne déroge pas à la règle du genre. Nous voilà plongé dans un vaste dédale qui pourra se parcourir au gré des options à débloquer permettant la visite complète. Au fur et à mesure, la poupée gagnera en capacité et armements pour progresser dans cet environnement cauchemardesque plutôt bien restitué. La grande force du jeu de Redblack Spade.
Reprenant le style cartoon des années 30 comme Cuphead l’avait fait, Fearmonium pousse le joueur dans l’acadabranteque avec ses thématiques souvent psychédéliques quand elles ne sont pas tout simplement dépressives voire dérangeantes. Ce point est tout à fait personnel, mais la structure et les créatures qui peuplent cet univers mélancolique me rappellent de longues parties de Jet Set Willy sur mon Amstrad 6128 en 1985. Le genre de jeu assez trauma de par son étrangeté mais tout à fait fascinant. Jet Set Willy était en mon cauchemar éveillé enfant. Le retrouver d’une autre manière a de quoi me surprendre.
Et même si vous n’avez pas connu cet âge d’or de la micro informatique et cette référence, Fearmonium ne peut laisser indifférent surtout avec de telles musiques qui accompagnent l’aventure. Là aussi un soin certain est apporté pour se retrouver dans cette bulle de tristesse.
Soin qui aurait été apprécié dans le gameplay. A défaut d’être injouable, Fearmonium manque de précision. Le personnage ne se contrôle pas de la meilleure des manières et les attaques brouillonnes ne font pas toujours bon ménages avec ce bestiaire aux placements pas toujours cohérents et qui semblent être jeté sans logique pour gêner le joueur. Dommage.
Pour autant Fearmonium est une aventure agréable. Même si la technique est inférieure à la maestria d’un Cuphead, Redblack Spade sait proposer des graphismes de qualité ; on ne comprendra pas cependant la cohérence d’inserts de bandes dessinées particulièrement ratées qui gâche l’ensemble.
Se plonger dans les tourments adolescents traités de la sorte, mérite que l’on s’intéresse à ce jeu qui s’il n’est pas exempt de défauts, reste une proposition solide à prix modique.
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