L’Espagne vue par Capcom diront les plus moqueurs. Pourtant les mésaventures de Leon S. Kennedy semblent se dérouler en des lieux que le pays offre comme la région d’Aragon, plutôt montagnarde.
Reste il est vrai un climat plus rigoureux et triste dans le jeu, rappelant des paysages de pays de l’est.
Qu’importe; l’on ne joue pas à Resident Evil 4 pour faire du tourisme lorsque l’on est investi d’une mission.
Sorti au début de l’année 2005, RE4 ( ce sera plus simple), faisait partie de ce que l’on appelait le Capcom 5 devenu 4. Cinq jeux exclusifs à la GameCube qui devaient notamment la mettre en avant face au mastodonte PS2. Accompagné de P.N.03., Viewtiful Joe, Killer7 et Dead Phoenix, seuls les trois premiers de cette liste seront sortis.
Et quand bien même les yeux curieux posés sur ces productions séduisantes, c’est bien le jeu de Shinji Mikami qui a sur retenir l’attention et développer une sorte de fantasme mêlé d’une insupportable attente.
Enfin disponible, RE4 a fait office d’une raclée solidement administrée. C’est bien simple, l’on avait jamais vécu telle expérience. S’octroyant le titre de père fondateur du TPS, RE4 casse ce que l’on connaissait de la série. Fini les environnements confinés, les zombies purulents et l’angoisse.
Capcom prend le risque de faire une sorte de reboot et propose une toute autre appréhension du stress. L’horreur classique bascule dans le brutal et la volonté toujours plus cinématographique de plonger le joueur dans un territoire hostile.
Arrivé dans un village désolé aux autochtones peu accueillants, Leon va devoir affronter et fuir les assaillants incontrôlables dans des scènes devenues cultes dès leurs découvertes.
Plébiscité pour ses qualités graphiques indéniables et son rythme effréné, RE4 a pourtant connu quelques esprits chagrins qui auraient préféré une recette plus classique et modernisée à la manière d’un Code Veronica.
Avec le temps, les bougons peuvent me compter dans leur camp, ne comprenant plus trop l’orientation de la série depuis le VII et surtout le VIIIage avec ses vampires, ses loups garous. Quand bien même leurs qualités évidentes, j’aurais préféré qu’ils soient estampillés Capcom’s Horror Delight ( c’est cadeau ) pour faire une série annexe qui aurait peu ou prou quelques connexions avec Bio Hazard / Resident Evil.
Je ne les porte pas en haute estime, mais les décharnés me manquent.
Qu’importe cette digression qui vous est offerte par mon esprit vagabond ; revenons à ce qui nous intéresse. RE4 qui se voit passé sur la table d’opération de Capcom, pour une chirurgie esthétique du plus bel effet.
Il est vrai que les rumeurs allaient bon train depuis des années. A quand un remake du chef-d’œuvre qui a été porté sur nombre de machines dans des versions remaster. De mon côté, je n’en voyais pas le réel intérêt.
Le jeu reste toujours efficace visuellement et se permettait même de rivaliser avec les premières réalisations sur Xbox 360. Et puis ma réflexion a changé radicalement quand Resident Evil 2 Remake s’est glissé dans ma PS4. Une surprenante métamorphose que j’avais titrée dans ces colonnes
» Réinventer la peur « .
Et RE4 de prendre ce chemin ardu. L’Espagne japonaise n’est décidément pas ce pays de cocagne dans lequel on apprécierait quelques moments de farniente.
Les premières vidéos sont éloquentes. L’on reconnaît tout et tout a changé. RE VII est passé par là et ça se sent. Tout est devenu sale, triste, éteint. La mort rode et la menace caractéristique renforcée par ce décorum sordide. Le genre d’endroit dans lequel l’on regrette d’avoir une panne de voiture. Et évidemment, pas de réseau !
La fascination est là et l’on comprend alors la réelle pertinence de revisiter tout le jeu pour lui apporter ce réel plus que je pouvais imaginer depuis le premier Remake de la série en mode TPS.
Surtout qu’ici et là dans les différents trailers, l’on voit quelques apports bienvenus comme la possibilité de courir en tirant, se battre plus frontalement avec Chainsawman, l’amélioration des QTE ( superfétatoires comme souvent), des couteaux qui se peuvent se casser en fonction de leur solidité et de ce que la lame touchera.
Ceux qui gardent le mauvais souvenirs de Breath Of The Wild et ses armes jetables serrent déjà les dents. Allez, un peu d’exigence que diable !
S’en viennent de nouveaux personnages dont un ennemi plutôt effrayant à la tête de taureau décapitée et juchée sur celle de ce colosse superbe, armé d’une masse menaçante. Chainsawman était déjà bien agaçant que ce comparse n’aura qu’une seule idée en tête : Vous supprimer.
Ajoutons selon Game Informer, que Ashley Graham semble un peu plus dégourdie, tout en proposant de la « contrôler » en lui donnant des ordres.
Elle se fera enlever malgré tout, faudrait tout de même pas modifier non plus.
Capcom l’a prouvé, les équipes du remake du 2 sont agairies et maîtrisent le sujet. De quoi imaginer une réécriture infernale qui sait à nouveau développer une sorte de fantasme mêlé d’une insupportable attente.
J’en frissonne déjà.
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