On ne va pas se mentir. La version miniaturisée de la Reine de la génération 3D ne rencontre pas les mêmes acclamations que pour les deux consoles de Nintendo.
La faute à un rendu graphique nullement optimisé, des menus et options jetés sans soin et un choix de jeux plus que controversé. La petite machine hormis son look craquant ne produit pas l’affect dont devrait bénéficier une console telle que la PlayStation, la révolution du passée.
Aussi Ze Player vous propose une liste alternative et très personnelle de dix autres jeux histoire de changer la donne, en excluant Gran Turismo comme Wipeout déjà évoqués qui pâtissent certainement de contraintes de licences.
Final Fantasy Tactics
Sorti uniquement au Japon et aux États-Unis, » Tactics » comme aiment l’appeler ses fans inconditionnels, est un Tactical RPG de très haute volée ; la réponse de Squaresoft à Quest/Enix et leur Ogre Battle. Bénéficiant de graphismes 3D isométriques typés 16 bits plutôt adorables, une astucieuse caméra permet de bouger les décors en rotation pour faciliter la lecture du jeu.
Scénario riche aux rebondissements nombreux, le jeu de Squaresoft est devenu un classique pour sa facilité de prise en main et sa grande profondeur stratégique. Un incontournable.
Street Fighter Zero / Alpha 3
Si la PlayStation bombait le torse en matière de 3D, difficile pour la 32 bits de restituer une 2D arcade efficace au contraire de sa première concurrente SEGA Saturn qui aidée de cartouche de RAM pouvait reproduire sans sourciller les merveilles baston de SNK ou Capcom.
Le miracle s’est accompli avec un Street Fighter Zero 3 programmé aux petits oignons comme on dit. Malgré son handicap évident, la PlayStation s’en sort avec les honneurs et fournit une version qui n’a pas à rougir de la concurrence.
Cet épisode de la grande saga de Capcom a toute son importance avec un scénario nettement plus développé, une ribambelle de personnages des plus accrocheurs et le dramatic battle mode hérité de Fatal Fury premier du nom qui permet du deux contre un.
Tenchu
Il y a eu Metal Gear Solid et son importance dans le gameplay dit d’infiltration, mais un outsider moins connu est sorti quelques mois auparavant. Epatant, Tenchu joue l’entièreté de sa progression sur la discrétion de l’un des deux ninjas que l’on choisira d’incarner.
Dans un japon traditionnel du XVIème siècle, les clans s’affrontent dans un mysticisme bienvenu. Rafraîchissant et envoûtant, c’est ainsi que l’on peut définir ce jeu où les assassinats millimétrés et la ruse sont d’importance. Un véritable dépaysement qui plonge le joueur dans une aventure aux nombreuses intrigues. Un complément idéal à MGS.
Tobal 2
La PlayStation annonce un véritable vent du changement pour Squaresoft qui se lance dans de nouveaux genres dont le jeu de combat. Ainsi nous est arrivé Tobal en 1996 mais c’est sa suite sortie un an après qui nous intéresse.
Pour son premier essai dans l’affrontement, celui-ci est transformé tant Tobal a su casser les codes. Basé sur le combat rapproché, l’étonnement vient des contres et des feintes qui donnent tout le sel à ce jeu au chara design familier puisque d’Akira Toriyama ; le père de Dragon Ball. Dans sa seconde mouture, Tobal s’enrichit de personnages toujours aussi loufoques, de plus de coups et d’une technique nettement plus aboutie ; graphismes et animations offrant un spectacle en haute résolution. Déjà riche dans son gameplay, le mode Quest offre des heures et des heures de plaisir supplémentaires.
Alundra
On les aura retournés les Action-RPG 16 bits. De Neutopia en passant par Zelda III, Landstalker, Legend Of Thor ou Secret Of Mana, le genre était on ne peut plus apprécié. Mais la technologie étant, la 3D tentait de faire table rase de ce passé de pixels avant que la lumière ne revienne éclairer les joueurs devenus adultes avec Alundra.
Retour aux sources 16 bits, Alundra de prime abord classique sait prendre le meilleur de son héritage pour une merveilleuse aventure aux fondations solides. Un doigt d’honneur à ses contemporains, lui qui sortait quelques mois après Final Fantasy VII. Qu’importe, le jeu de Matrix Software n’a pas à rougir de sa condition, ni de comparaison.
Silent Hill
Si Resident Evil est le porte-étendard du Survival Horror dans l’inconscient collectif, il est toujours bon de rappeler qu’avant lui bien d’autres sont devenus des classiques, à l’image de Clock Tower ou Alone In The Dark dont il s’est plus qu’inspiré.
Konami a su reprendre un peu de tout ce passé pour proposer une alternative saisissante jouant plus sur l’angoisse. Un père de famille à la recherche de sa fille dans les rues de la ville de Silent Hill décidément peu accueillante.
Un voyage poignant avec des rencontres cruciales voire dérangeantes. Envoûtantes, les tribulations de Harry Mason sont mémorables pour ses ressorts scénaristiques et son ambiance mortifère inédite.
Einhänder
Nous l’avons vu, la PlayStation a été le laboratoire de Squaresoft qui enfin devenait audacieux. C’est de cette motivation qu’est né Einhänder, seul shoot them up du développeur.
Là encore, le savoir-faire des équipes japonaises a été mis à contribution pour aboutir à un jeu invraisemblable. Einhänder est de la trempe des grands shoot them up qui osent la différence à l’instar d’un Axelay adulé comme détesté.
Ici, pas d’options en pagaille, l’armement se veut aux choix. On récupère telle gatling sur un vaisseau défait et on l’utilise comme bon nous semble grâce au bras dont l’usage changera en fonction : Einhänder voulant dire littéralement » qui est de la main » en allemand.
Avec sa capacité de multiplier les armements, de changer sa vitesse, le vaisseau devient un arsenal de guerre fort habile lors des assauts ennemis. Bénéficiant d’une ambiance cyber-punk et flirtant avec un onirisme sidérant, Einhänder est plus qu’un shmup mais une ode à l’émerveillement qui n’a hélas jamais atteint nos côtes européennes.
Dracula X / Castlevania : Symphony Of The Night
A sa sortie japonaise, le jeu de Konami en a surpris plus d’un. Habitués depuis les épisodes N.E.S à une route dite normale, nous nous sommes confrontés à une toute autre formule qui s’appellera à terme Castletroid ou Metroidvania.
Fini le parcours de gauche à droite, le château de Dracula est vaste et se veut un véritable dédale aux nombreuses pièces à parcourir. Des épisodes passés, Symphony Of The Night continue l’histoire déjà enrichie avec Dracula’s Curse sur N.E.S et surtout Chi No Rondo sur Pc Engine dont il reprend et améliore la charte graphique tout en faisant du final de ce jeu le prologue de cette nouvelle aventure avec en rôle titre Alucard, le fils du sinistre comte.
Et force est de constater que le culot paie. En cassant sa routine, Konami a su remettre au goût du jour la recette de Nintendo pour Metroid en s’en arrogeant même une forme de paternité. Grandiose dans sa forme avec une 2D élégante et une bande son divine, sa propension à la recherche et la découverte en fait un jeu d’une très grande richesse aux secrets nombreux. Konami signe l’un de ses tous meilleurs jeux.
Xenogears
Et si le chef-d’oeuvre de Squaresoft sur PlayStation n’était pas Final Fantasy VII mais Xenogears? Et si ce jeu sorti dans un parfait anonymat en Europe sauf auprès des joueurs d’imports était autrement mieux écrit, malin, novateur et émouvant?
Difficile à la lecture de ces quelques louanges de le croire aveuglément et pourtant, à l’instar de ceux qui sont passés par Earthbound sur S N.E.S quiconque avait mis le CD dans sa PlayStation alors que nous arrivait en France Evangelion, a su contenir ses larmes, laisser exploser sa colère en partageant le funeste destin de Fei aux commandes de son Gear, ce superbe mecha.
Inutile de développer l’histoire dans ces colonnes, mieux vaut laisser la surprise et découvrir une peinture tragique d’une rare cohérence scénaristique qui n’hésite pas à passer par la bible, la philosophie. Le Final Fantasy VI de la console.
Parasite Eve
Peu de joueurs auraient imaginé qu’un jour Squaresoft se risque au genre horreur. Pourtant Parasite Eve sort en 1998 en apportant la touche Square inimitable. Désormais coutumier de rendre ses jeux plus cinématographiques, le développeur pousse le curseur plus loin pour faire de Parasite Eve un jeu flirtant avec les deux mondes du divertissement en adaptant à l’écran le roman éponyme de Hideaki Sena un phamacologue qui a comme violon d’ingres l’écriture.
Ce qui a son importance vu que les faits relatés dans Parasite Eve sont inspirés de biologie avec des mitochondries mutantes qui vont plonger la policière Aya Brea dans une aventure d’horreur fantastique. Square oblige, le jeu de rôle n’est jamais loin. Ainsi le jeu de ressembler à Resident Evil avec ses décors fixes pour mieux s’en éloigner avec des combats proches de Final Fantasy.
Le mélange assez particulier se fait étonnamment bien et donne une véritable couleur à ce jeu au scénario ciselé qui se parcourt avec grand intérêt malgré sa courte durée de vie.
A tous ces jeux, on pourrait en rajouter encore et encore mais il faut savoir s’arrêter.
Ainsi se doivent d’être cités :
- Parappa The Rapper : Le petit chien rappeur assure par sa bande son et ses graphismes si originaux.
- Vagrant Story : Intelligence du gameplay, écriture brillante, Vagrant a su marquer durablement les esprits.
- Soul Edge : Si proche de l’arcade, avec un mode histoire des plus conséquent et un fun immédiat.
- Chrono Cross : Autre pépite du RPG façon Square. Tellement plus que les Final Fantasy PlayStation.
- Legacy Of Kain : Action RPG à l’américaine terriblement accrocheur et tellement en marge.
- Tomb Raider : Même s’il est sorti d’abord sur Saturn, c’est bien sur PlayStation qu’il est devenu mythique.
- Bushido Blade : Second essai de Square en combat dans un jeu millimétré, exigeant et passionnant.
- Medievil : Les aventures macabres de Sir Daniel Fortesque sont l’une des plus jolies épopées de la machine.
- Suikoden 2 : L’anti Final Fantasy, tellement plus sobre graphiquement, tellement plus riche en tout.
- Pandemonium : A défaut d’être excellent, ce jeu de plateformes est emblématique de la sortie européenne.
- Soul Reaver : « Suite » de Legacy Of Kain aux graphismes incroyables pour un jeu qui l’est tout autant.
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