Sa sortie sur Switch fait que c’est le moment opportun de revenir sur ce Dragon Ball Fighterz qui a tant fait parler de lui et surtout émerveillé alors qu’il se montrait en preview dans les magazines japonais avant de faire le beau avec son trailer.
Une claque graphique, signature du studio Arc System Work qui impressionne depuis ses débuts avec Guilty Gear.
Nous étions en 1998 sur PlayStation.
Le support 32 bits a toute son importance, car c’est bien sur celui-ci qu’apparaît la « suite » de la série des Dragon Ball Z (Cho) Supa Butōden tant appréciée sur Super Famicom / Nintendo.
Ultimate Battle 22 sort enfin en 1995, entre attente fébrile et déception de voir que les épisodes Next Gen sont des OAV interactifs sur Playdia quand une « prometteuse » version 3DO est tout simplement annulée.
Si le dessin animé d’introduction rassure, la découverte se fera de Charybde en Scylla.
Oui le jeu propose bien un nombre conséquent de personnage, oui ils sont bien représentés façon dessins et le gameplay reprend les fondations passées.
Sauf que la production joue le service minimum pour tenter vainement de satisfaire les fans de la première heure les yeux plein d’étoiles alors qu’il était possible de faire Kameha contre Kameha sur 16 bits.
Sur PlayStation, on se moque bien des joueurs façon Supa Butōden 3, avec son casting rachitique, son peu de décors et la disparition du mode histoire qui accrochait tant même si en import la langue limitait la compréhension. Mais quel pied !
S’il est plus généreux avec ses vingt-deux combattants qui peuvent – par une manipulation habile – passer à vingt-sept, l’on ne peut que reprocher une fois encore le manque d’un mode histoire qui devait calquer les tribulations formidables du manga.
Dragon Ball Z Idainaru Goku Densetsu ( 1994) le faisait divinement sur PC Engine. Incompréhensible vu la taille de données d’un CD et la puissance de la machine.
L’on a donc une succession de combats sans lien logique, qui peuvent conduire à des affrontements surréalistes contre par exemple Tortue Géniale ou pis en Goku Saiyan 2 contre Gogeta.
Et tout cela pour une fin sous forme d’artworks jetés à-la-va-vite.
Emballé c’est pesé, merci et à la prochaine.
Soit, finalement l’on a l’habitude dans les jeux du genre. Mais obliger à défaire l’intégralité des belligérants à de quoi fatiguer surtout sans une once d’enjeu sinon conclure la maudite galette.
Car Dragon Ball Z Ultimate 22 est une insulte, un produit marketing opportuniste.
De graphismes logiquement léchés sur une console de cet acabit, l’on se retrouve avec des personnages mal détourés, flous, dans des décors à la 3D d’une telle pauvreté que l’on se demande encore le bien-fondé de ce choix quand en 2D ils étaient plus pertinents et autrement plus fidèles à l’oeuvre de Toriyama.
Rajoutons des contrôles d’une rare raideur et c’est raté exemplaire que Bandai nous offre. Ce qui nous arrivera par la suite sur cette génération ne sera guère mieux à l’exception peut-être d’un Dragon Ball Z Shin Butōden plus riche, joli, appréciable sans être inoubliable.
Vingt-trois ans plus tard, nous sommes enfin exaucés. Dragon Ball Fighterz nous l’avons voulu dès 1995.
Nous l’avons rêvé, imaginé, conceptualisé dans les délires les plus fous pour n’obtenir qu’un doigt d’honneur.
L’erreur est corrigée, Dragon Ball Fighterz impose une maîtrise, un respect sans égal et nous replonge dans des élucubrations de jeunes adultes qui à la mi 90, quittaient l’adolescence mais pas leurs héros, pour se demander si Hokuto No Ken ( déjà de Arc System Work), St Seiya, Bastard !! et autres anciennes gloires de l’univers Weekly Shōnen Jump ne pourraient pas bénéficier d’un tel moteur.
La petite chanteuse Melody, nous chantait en 1989 « Y’a pas que les grands qui rêvent ».
L’on ne la contredira pas. Il faut certainement conserver une âme d’enfant pour que l’esprit vagabonde dans bien des réjouissances.
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