S’envoyer en l’air de la plus belle des manières

Alors qu’il était montré fièrement lors de l’E3 comme étant l’un des grands jeux de fin d’année, Marvel’s Spider-Man bien qu’impressionnant visuellement laissait planer un doute chez les plus sceptiques.

Un énième monde ouvert avec un super héros, ou comment faire la redite facile de Prototype, Infamous et surtout des Batman de Rocksteady Studios. Des jeux à fort potentiel qui se retrouvent assez vite coincés par leur formule plaisante immédiatement mais à la profondeur limitée.

C’est ainsi que j’ai pu appréhender cette nouvelle itération vidéoludique du tisseur ; sans grande conviction.

Mes craintes se sont pourtant rapidement envolées après quelques minutes de jeu. Insomniac a compris comment flatter les fans de comics et ne se moque pas d’eux au contraire des navrantes réalisations cinéma qui ont enfin eu dans l’épisode Homecoming, ce petit truc que n’importe quel assidu de lecture Marvel attendait : De la légèreté.

C’est ainsi que l’on retrouve ce bon vieux Peter Parker un peu moins ado mais suffisamment cabotin en costume pour des aventures sensationnelles. Marvel’s Spider-Man se parcoure comme un gros recueil des meilleures aventure de l’homme araignée avec ce qu’il faut d’intrigue, de love story foireuse alors séparé d’une Mary Jane Watson qui joue les reporters de choc au Daily Bugle quand Peter est dans un rôle d’aide laborantin pour Otto Octavius à la vie. Que dire de la bonne tante May qui officie désormais dans un refuge de sans abris.

Une écriture moderne, en phase avec son époque qui passe étonnamment bien.

Le décorum planté, qu’en est-il en main? C’est certainement la plus grande force de ce Spider-Man. Rarement l’on a vu le monte en l’air aussi à l’aise dans les rues de New-York. Spidey galope, fonce tête baissée, grimpe où il veut quand il veut et se balance avec quelle élégance et aisance d’immeubles en immeubles.

L’on ne va pas se mentir et pour parler trivialement, l’on prend littéralement son pied.

Mieux, les poses de l’athlète reprennent celles crées par Todd McFarlane qui avait réussi à « rebooter » un héros vieillissant avant de se lancer corps et âme dans une toute autre saga : Spawn.

Irrésistible à l’écran, c’est un plaisir coupable de grand enfant qui nous est offert. Oui Marvel’s Spider-Man autorise quelque part de faire comme avant avec des jouets à s’inventer des histoires incroyables alors que l’on prenait sa figurine dans la main pour lui donner de nombreuses capacités hors du commun.

Les plus de trente voire quarante ans sauront apprécier ces moments régressifs sublimés par une technique sans faille. Visuellement, Marvel’s Spider-Man est une claque. L’environnement est vaste, les graphismes d’une finesse redoutable pour une animation à la fluidité constante. Insomniac est un studio orfèvre et sait se composer de techniciens hors pair.

Et c’est certainement le grand reproche que l’on fera à ce jeu. Passé les sourires, les nombreux plaisirs à virevolter, l’on se rend compte du tour de passe-passe.

Ce Spider-Man ne se distingue que peu de ses congénères. Un monde ouvert, des combats, du crafting ( un brin pénible vu les menus) et de trop nombreuses quêtes fedex en remplissage. Est-il intéressant de prendre des photos de monuments, de défendre une fois encore le pauvre ère aux prises avec des bandits, tandis qu’il faut débloquer des zones par le piratage de tourelles. Du vu et revu sans grande prise de risque pour un amoncellement de missions aussi cons que de la chasse aux pigeons.

Dommageable alors que le scénario se tient plutôt bien. Il aurait mérité bien plus d’enjeux pour que les affrontements soporifiques contre les super vilains ( aux looks…hem hem )  gagnent en consistance.

Pourtant, difficile d’agonir cette production. A l’instar des blockbusters hollywoodiens, Marvel’s Spider-Man  joue la carte du grand spectacle et s’offre de temps en temps quelques fulgurances bien senties. S’il n’est pas le grand jeu annoncé en fanfare, il se veut divertissant et fort plaisant à défaut d’être un inoubliable.

Un titre généreux dans sa démesure vivement recommandé pour les aficionados qui devront cependant prendre en compte que la toile d’araignée n’est pas celle d’un Maître.

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