Vingt-trois ans d’attente !

Il n’aura échappé à personne et créé sa petite sensation lors de l’E3. Dragon Ball Fighter Z va être la suite tant attendue des épisodes Supa Butoden sortis initialement sur Super Famicom. Certes, DBZ Extreme Butoden sur 3DS est totalement dans l’esprit de ces illustres parents, mais s’avère au final une gentille friandise sans grande profondeur. Arc System Works l’a bien saisi, et après avoir démontré un talent monstre avec sa série Guilty Gear ou BlazBlue, ne cesse de le confirmer en apportant LE jeu que n’importe quel quarantenaire attend depuis plus de vingt-ans en voyant un nombre de jeux estampillés de la saga d’Akira Toriyama, incapable de les satisfaire.

C’est que nous sommes à la base, des passionnés de Dragon Ball et des Butoden.

Les Butoden, je m’en envoie depuis 1993 en import. Le premier plutôt moyen que je n’en avais rien à fiche vu qu’il avait le luxe d’apporter quelques clefs de l’histoire à une diffusion française hebdomadaire particulièrement longue. Prendre Gohan en Super Sayan et affronter Perfect Cell en guise de dernier boss alors qu’ils ne se montreront sous cette forme que bien plus tard chez Dorothée, était une sorte de cadeau. Un spoiler réchauffé vu que nous étions tous à acheter les mangas originaux pour savoir ce qui allait se passer. Mais la crise d’amour se fera cependant quand les premières previews du Butoden 2 sont apparus dans les magazines. Plus beau, combat de Kameha, comment ne pas repasser par la case importation un an plus tard.

Butoden 2 remplace tout pendant de longues semaines et l’on imaginait que sa suite serait encore meilleure. Hélas…

Les espoirs renaissent avec l’annonce de Dragon Ball Z Ultimate Battle 22 sur Playstation en 1995. La machine est autrement supérieure aux 16 bits. Normalement, Bandai n’aura aucun souci à produire ce que l’on rêve depuis des années : Un Dragon Ball Z comme le dessin animé, surtout qu’entre temps, une version 3DO manifestement interactive s’est vu annulée. A sa sortie, Ultimate Battle 22 prend plus des allures de douche froide.

Comme s’il fallait profiter d’une licence bankable, Bandai a fait le strict minimum pour un mélange 2D aux décors 3D particulièrement ratés. Oui nous avons nos dessins animés, oui les personnages sont plutôt bien dessinés, mais tout le reste est une vilaine farce. Et une version enrichie Shin Butoden a beau sortir sur Saturn que les esprits chagrins se détournent de Dragon Ball Z en combat. Qu’importe Dragon Ball Z Legends et son concept novateur mais mal fichu, le V.R.V.S aussi impressionnant qu’injouable ou Hyper Dimension en guise de jubilé Super Famicom qui n’a su que diviser les joueurs au lieu de les exaucer.

Un souhait un seul. Avec la technologie, l’on veut jouer avec un graphisme capable de calquer l’esprit du manga et son visuel. Capcom  a su le prouver assez tôt d’abord avec Vampire/Darkstalkers puis X-Men, quand ce ne sont pas des studios plus humbles qui reproduisent ce style de charte graphique.

Chose amusante, quand Arc System Works a sorti Hokuto No Ken en arcade, nombreux étaient les aficionados à commenter:   » Non mais imagine le même avec Dragon Ball Z ou St Seiya. Ce sera extraordinaire ».

Passée l’ère des Budokai, Tenkaichi et autres Xenoverse, Arc System Works récompense l’attente. Nous allons enfin jouer au jeu que nous souhaitions voir pendant la génération 32 bits. Dragon Ball Fighter Z a tout pour devenir une référence absolue. Lorsqu’il s’est montré, mes yeux se sont illuminés comme ceux d’un gamin qui a toujours su qu’un jour ce miracle se produirait. Dragon Ball Fighter Z transpire le savoir-faire et l’amour de ses développeurs à l’univers de Toriyama en reprenant lors des combats, des scènes connues,  comme il exhale un parfum un peu fané mais toujours formidable, d’une époque que je n’aurais jamais voulue révolue.

Si c’est dans les vieux pots que l’on fait les meilleures soupes, je suis prêt à me rassasier de généreuses louches de celle préparée par Arc System Works et retrouver le goût de mes si chères années 90.

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Responsable Editorial Grand Sachem de http://ZePlayer.com I Scribouillard dans des zines de JV et éternel amoureux de jeux nippons insensés I Voix dans le podcast Super Retro Mega X sur Radiokawa.com

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