Une histoire de presque 25 ans…

Il faut toujours être précis, surtout quand on parle d’histoire. Ainsi si la Super Famicom a réussi à me séduire dès 1990; mon idylle avec elle ne commence qu’en Avril 1992, lors de sa sortie européenne.

C’est que pour en profiter mieux valait être fortuné, celle-ci ne se laissant approcher que contre quelques milliers de francs dans sa version japonaise. Qu’importe, il y avait les magazines de jeux vidéo qui en parlaient dans leurs colonnes, les boutiques qui l’importaient et l’exposaient en démonstration.

Je vivais alors un amour par procuration, me satisfaisant de ma Megadrive tout en rêvant déjà de mettre les mains dessus. J’épluchais chaque mois les magazines, je voulais jouer à tous ses jeux, des plus incroyables aux plus médiocres. Super Famicom, Super Famicom que l’on se répétait entre copains. Adolescents qui à l’instar d’un Wayne Campbell se convainquaient : «  Un jour elle sera mienne, oh oui… un jour elle sera mienne ». Toute une époque.

Un jour de janvier 1991, Player One nous gratifie d’un dossier sur la bête. On avait déjà eu quelques previews ici et là, quelques excellents retours que cette fois on rentrait dans le vif du sujet. Le joueur de salles d’arcades que je suis tombe en pâmoison devant les images d’un Final Fight semblant à ce point parfait, que je la voyais l’égale d’une Neo Geo.

C’était décidé, j’aurai ma console, mon Final Fight chez moi sans dépenser mes pièces de dix francs dans la borne tous les vendredi ( un rituel ).

Sauf qu’il nous aura fallu attendre un an et cinq mois pour enfin ne pas trop se saigner et découvrir pleinement ce qui restera ma machine préférée ; quand bien même des aventures avec la
Pc Engine et la Megadrive ( que j’abandonnerai lâchement ).

Nous passions dans une autre ère. Graphismes élaborés aux nombreuses couleurs, effets de zoom, de rotation alors inédits, et un processeur sonore à ce point épatant qu’il enveloppait sans mal ma chambre de Lycéen.

L’on voulait également l’affubler d’un lecteur CD-Rom. Il avait été promis ! La suite on la connaît…

Malgré tout, c’est bien à ses côtés, que mes plus beaux moments de jeu vidéo se sont faits. A jamais inoubliables les F-Zero, Super Mario World, Super Castlevania IV et autres Final Fantasy III acheté en version américaine. Car la Super Nintendo fut la console qui m’a ouvert véritablement à l’importation.

J’avais fait mes armes sur Megadrive, je le confirmais en voulant des jeux uniquement japonais et ce pour deux raisons. Il fallait souvent attendre un an pour avoir un jeu localisé, et surtout les boîtes Super Famicom allongées, autrement plus jolies avec des artworks canons. Sans cette solution, pas de Dragon Ball Z Super Butoden 2 dès décembre 93, ni de Secret Of Mana en version américaine ( compréhension oblige ) à cette même période.

Une relation incroyable, qui paraît tellement longue alors qu’au final sa carrière se verra ralentie en 1994 au japon avec l’arrivée de la Saturn et de la Playstation, et un an plus tard pour nous.

Malgré tout l’amour que je lui portais, les 32 bits me faisaient les yeux doux. C’est que je les voulais chez moi les Virtua Fighter, Ridge Racer et Daytona USA. Le syndrome Final Fight avait encore frappé.

Alors en décembre 1994 je me décide, je revends tout et profite d’une bonne reprise. Ce ne sera pas en 1995 quand les 32 bits seront en France que je pourrai avec les liards de ma vente m’en offrir une.
Pendant un an je ronge mon frein, vagabonde dans quelques salles d’arcade pour prendre ma dose nécessaire et attends patiemment après une Saturn sortie durant l’été 95 en France, que la première console de Sony soit disponible.

J’ai l’argent, je peux me faire plaisir. Rien n’y fera. Au final aucun des jeux ne me plaît vraiment. J’attendais tellement de Wipe Out, de Toshinden, de Destruction Derby. En vain…

Alors déçu et parce que la Saturn coûtait vraiment trop chère, je me ravise et acquiers une…
Super Nintendo. Je reprends les jeux que je possédais, complète avec pas mal d’autres japonais qui ne coûtaient plus grand chose et commence malgré moi ma collection de jeux vidéo.

Ainsi j’ai pu revenir auprès de mon premier amour véritable, un diamant éternel : 16 bits selon Nintendo.

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Responsable Editorial Grand Sachem de http://ZePlayer.com I Scribouillard dans des zines de JV et éternel amoureux de jeux nippons insensés I Voix dans le podcast Super Retro Mega X sur Radiokawa.com

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