Le cinéma à prix d’or.

Qu’est-ce qu’elle en prend pour son grade ! L’infortunée réalisation de Ready At Dawn est loin de faire l’unanimité. Pire, The Order 1886 souffre du feu nourri de véhémentes critiques, le taxant de non jeu, d’un gameplay vu et revu, de QTE idiots et inutiles pour une durée de vie des plus faibles.

« Mais c’est un film interactif ! » Modère la défense faite de journalistes amis du studio, sauveurs du jeu vidéo moderne qui se base de plus en plus sur l’expérience avant le jeu.

« C’est un film interactif ! » Assènent les plus polémistes, qui regrettent que le jeu vidéo réponde plus aux règles du cinéma qu’à celles du jeu.

Les deux camps se rejoignent donc sur ce point. On excusera à The Order 1886 ses nombreux ratés et erreurs parce qu’il ne s’agit pas véritablement d’un jeu, tout comme on va l’accuser de tous les maux parce que l’on voulait  justement un jeu.

The Order 1886 n’est pas le premier du genre, et ne fait que suivre la nouvelle mode du jeu spectacle à grand coup de graphismes léchés, de jeux d’acteurs, de musiques élaborées et de nombreuses scènes où le joueur ne fait pas grand chose; baigné dans une histoire qui se veut accrocheuse.

A l’instar du cinéma et ses blockbusters avec effets spéciaux.

Pourquoi pas. Après tout, si le produit donne du plaisir, l’on peut se consacrer à ces quelques heures de réjouissances. Dans les salles obscures, il est agréable de se laisser porter par une narration, une ambiance, et le jeu vidéo de reprendre ces procédés avec les fameuses émotions, – nouvelle donne du jeu vidéo moderne-qui doit passer par maints artifices avant le gameplay. Ainsi va l’évolution.

Pour autant, si The Order a de quoi attirer l’œil, son aventure ne dépassant pas les six heures, dont un peu plus de trois en cinématique pose un problème de taille. Que reste-t-il en jeu sinon pas grand chose.

« Mais c’est un film interactif!!!! «  Entends-je hurler au loin dans une célèbre rédaction de bobos qui martèlent que tout va bien, que le jeu vidéo c’est formidable, et que si tout s’effondre ce sera de la faute des ( terme à la mode, pardon ) « Rageux ».

Soit. Mais jusqu’à preuve du contraire, une séance de cinéma ne me coûte pas soixante dix euros. Et même avec le supplément 3D, un cône glacé, un coca en allant me faire un second film à la fin du premier, je suis loin, très loin du compte.

Si le jeu vidéo se transforme en cinéma vaguement jouable, il devient urgent d’une part de l’appeler autrement que jeu vidéo, et surtout que le prix soit en conséquence. Celui de The Order 1886 n’est pas pertinent et fleure l’arnaque en bonne et due forme.

Et que l’on ne vienne pas me causer des coûts astronomiques de production quand on voit ceux de l’industrie du cinéma.

A trop vouloir s’émanciper, à trop vouloir suivre les nouveaux gourous qui ne sont plus des développeurs, mais des «créateurs » de jeu vidéo ( excusez du peu), ce loisir se perd, devient navrant et peine de plus en plus à convaincre. The Order 1886 est une victime de plus, et certainement que d’autres subiront les mêmes levées de boucliers dans les mois et années à venir.

Il est donc nécessaire de rappeler ce qu’est un jeu et la copine Larousse l’explique parfaitement :
«  Activité de loisir soumise à des règles conventionnelles, comportant gagnant(s) et perdant(s) et où interviennent, de façon variable, les qualités physiques ou intellectuelles, l’adresse, l’habileté et le hasard »

Beaucoup de productions peuvent de facto, voir la mention jeu rayée purement et simplement. Les joueurs se réveilleraient-ils enfin ? Souhaitons le.

 

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Responsable Editorial Grand Sachem de http://ZePlayer.com I Scribouillard dans des zines de JV et éternel amoureux de jeux nippons insensés I Voix dans le podcast Super Retro Mega X sur Radiokawa.com

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