God of War Ascension : attention dessous !

 Tiens ? L’on me dit que j’ai un test en retard et que ça ne plaît pas dans les hautes instances. Revenons de facto sur un titre qui n’est plus d’actualité et que tout le monde a oublié. À raison peut-être…
 

   Savoir s’arrêter à temps. Un conseil précieux que le studio Santa Monica aurait dû suivre plutôt que s’entêter à donner une fois encore un nouvel épisode à la saga du sparte matamore qui n’en finit plus d’user de la lame pour occire quiconque se mettra sur son passage.
   C’est que l’on pensait en avoir terminé. Après deux épisodes fondateurs remarquables d’intensité et au gameplay certes peu fin mais terriblement jouissif, deux autres sur PSP somme toute acceptable malgré cette sensation de redite, puis un troisième absolument dispensable tant il accroche à la casserole, la question de cette nouvelle itération sur PS3 se pose.
 
   Quand on a plus d’idée, soit l’on passe par la case reboot, ou bien par la fameuse préquelle qui permet – ça alors ! – de reprendre la série sans pour autant la poursuivre puisque située avant le début initial.
   Des méthodes éculées, qui font désormais partie intégrante du jeu vidéo. Vacuité vous me dites ?

   Toujours est-il que c’est un Kratos pas encore l’égal d’un Dieu et esclave volontaire d’Arès qui en veut à la terre entière. On vous passera les arcs scénaristiques toujours plus navrants, mais sachez que le grand chauve en a gros sur la patate et que même que ça va chier les aminches !
 
   Tout un programme. Ah mais vous le connaissiez déjà…
 
   Car cet Ascension ne va pas dans l’innovation. Pis, il recycle tout ce que God of War sait faire. Un graphisme de belle qualité, des thèmes épiques que l’on entend désormais partout depuis Le Seigneur des Anneaux, et cette propension à la sauvagerie.
   La recette est éprouvée mais l’on aurait apprécié plus d’enjeux. Essoufflé, God of War porte désormais le nom de son héros « Fantôme de Sparte » qui lui sied parfaitement.
 
   Entendons-nous bien : God of War Ascension a des allures de grand jeu. Rythme effréné, boss gigantesques, folie graphique aux débauches visuelles toujours impressionnantes. De quoi réjouir l’amateur de beat’em all.
   Certes, mais que dire de l’usage plus qu’exagéré des QTE : quel intérêt y a t-il une fois encore à marteler un bouton pour ouvrir un coffre ou une porte ? Superfétatoire et vain. Mais quand il s’agit – et c’est bien le pire – d’appuyer au moment choisi sur le bouton idoine pour que le jeu continue, l’on à envie de rager et de rappeler à tous ces développeurs les règles fondamentales du gameplay, ou comment se souvenir que Pac Man, Donkey Kong ou Space Invaders restent brillants plus de trente ans après.
 

   Le concept du beat’em all actuel stagne, n’arrive plus à se renouveler. On avance, surgissent dix assaillants que l’on doit éliminer obligatoirement pour progresser et ainsi de suite. Alors, l’on me rétorquera que le vieil aigri que je suis a pourtant dépensé maintes pièces dans les salles de jeux pour terminer Double Dragon, Final Fight et autres Vendetta. Et que ceux là avaient déjà ce même concept.
 
   C’est vrai. Sauf que l’on se débarrassait d’un sbire en trois ou quatre mandales. Dans God of War (comme la majorité des beats actuels), un adversaire lambda a la ténacité d’un mi-boss voire d’un patron de niveau. Bilan : on s’escrime à répéter inlassablement les mêmes combos et l’on ne prend même plus plaisir à se concentrer sur un ennemi en particulier.
   Au contraire : on bourre, on dézingue, on massacre et l’on oublie de fait les finesses.
 
   Dommageable.
 
   God of War Ascension est généreux dans sa démesure. Cependant il peine à convaincre, et ennuie rapidement. La surprise n’est plus là, et si l’on tolérait quelques égarements ici et là dans les premiers, difficile aujourd’hui de se contenter d’un plat réchauffé, incapable de les surpasser.
 
   Il devient, de fait, l’épisode de trop et ravit cette place à son précédent.
 
   Ascension ? Dégringolade serait plus approprié…
 

 
Jibé

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Responsable Editorial Grand Sachem de http://ZePlayer.com I Scribouillard dans des zines de JV et éternel amoureux de jeux nippons insensés I Voix dans le podcast Super Retro Mega X sur Radiokawa.com

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