Ne nous le cachons pas, un original du jeu de Masaya coûte désormais quelques centaines d’euros et fait régulièrement regretter qu’à une certaine époque, l’auteur de ces lignes aurait dû se forcer la main. Il y a maintenant bientôt trente ans.
Mais c’est ainsi, ne ressassons pas le passé et célébrons l’arrivée inattendue de Gley Lancer sur nos consoles de jeux et à prix modique. Une aubaine.
S’il est un genre devenu de niche avec les années, il est de bon ton de rappeler que dans les années 80-90, le shoot them up était l’un des favoris des foules que ce soit en arcade ou tranquillement au chaud devant la télévision du salon. Des sensations dites old school de nos jours mais qui sait toujours satisfaire les esthètes en la matière et pourquoi pas un jeune public curieux de l’histoire du jeu vidéo et d’un gameplay tellement en marge de qu’il a l’habitude de jouer.
Allez, soit curieux jeune public, c’est un fameux morceau de choix qui se propose à toi.
Il faut bien le reconnaître, le shoot them up sur consoles 8-16 bits se faisait essentiellement sur Mega Drive et PC Engine, les taulières en la matière avec pour chacune des titres de choix. Et Gley Lancer qui n’a jamais quitté son archipel nippon d’en faire partie.
Pas de miracle scénaristique, Gley Lancer comme ses collègues contemporains de l’époque, joue la carte de la facilité. Ici la disparition de l’Amiral Cabrock, certainement des mains d’une énième menace extraterrestre, provoque une soif de vengeance de sa fille Lucia, bien décidée à rosser la vermine. Quelle chance, le vaisseau expériental Gley Lancer est prêt à sortir du hangar.
Ce classicisme est cependant illustré par de bien jolis intermèdes dans un style manga du plus bel effet et – oh joie -traduits. Ceux qui connaissent Aleste/Musha sur la machine savent de quoi il en retourne.
De quoi annoncer le meilleur et c’est sans surprise que Gley Lancer – et oui je l’annonce – est l‘un des shmups les plus solides de sa génération.
Nerveux, il met à l’amende celui qui un peu trop hardi prend la manette sans savoir de quoi il en retourne. Car à défaut d’être insurmontable, Gley Lancer sait être exigeant et impose son rythme en obligeant une bonne connaissance des lieux, des patterns pour dire triomphalement : C’est fait ! Je l’ai terminé !
Le shmup est une science.
Et pour franchir la flotte ennemie fournie, le vaisseau est fort heureusement bien pourvu. Sept modes de tirs avec les modules à choisir, des upgrades et la possibilité à tout moment de choisir la vitesse de déplacement. Fort pratique en toute situation.
Gley Lancer ne réinvente pas la formule, mais force est de constater que sa recette est efficace en diable, servie par des graphismes de très belle qualité fourmillant de détails. Un régal pour les yeux.
Soulignons son excellent level design qui contraint au scrolling vertical quand il n’est pas ponctué d’obstacles. De quoi casser une certaine routine que l’on reproche généralement au genre.
Devenu légendaire ( en grande partie grâce à son prix) et un essentiel pour nombre de shmupers, Gley Lancer coche la majorité des cases qu’on lui demande. Il lui manque peut être ce petit truc qui le rend incontournable, mais n’allons pas bouder notre plaisir pour autant ; de telles productions sont la signature d’un véritable savoir-faire vivement recommandé.
About Jibé Jarraud
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