Ghost Trick : Une aventure qui ne manque pas d’esprit.

On connaît Capcom pour ses grandes séries de jeux de combats, ses aventures sur fond de virus et de zombies et désormais pour les chasses aux monstres géants devenues populaires en occident.
Mais c’est mal connaître le développeur japonais, capable de nous surprendre et nous ravir avec toutes autres productions.

Si je vous dis Meiwaku Seijin: Panikku Mēkā, j’imagine déjà l’étonnement sur vos visages.
Si je parle de Under The Skin sur PlayStation 2, peut-être aurais-je une adhésion plus concrète.
Car Capcom a toujours su proposer de jolies alternatives en terme de jeux vidéo mais surtout de game design.

Ainsi aurais-je toujours un souvenir ému de ma découverte de Zack & Wiki sur Wii ; un jeu aussi charmant qu’intelligent et l’un des rares à utiliser la Wiimote de manière pertinente.

Une originalité bienvenue et qui me rappelle mes premiers pas dans le monde merveilleux des Point & Click quelque part, où en 1991 j’ai voulu devenir pirate comme Guybrush Threepwood.
Des mécaniques qui ne vieilliront jamais, malgré une technologie toujours plus de pointe faisant des graphismes toujours plus réalistes. S’il y en a besoin, convenons que le gameplay doit l’emporter avant tout.

Mes nuits blanches sur la série des Phoenix Wright de le confirmer. Shu Takumi a réussi à me captiver avec ses enquêtes / plaidoiries matinées de soap opera, que le bougre m’a étonné avec son Ghost Trick tout aussi fascinant. Capcom peut être fier de compter dans ses rangs de tels créateurs.

Et c’est quelques douze années après que les aventures du malheureux Sissel, nous reviennent sur la majorité des machines actuelles. Une bonne nouvelle pour celles et ceux qui seraient passés à côté et une joie pour les autres qui auront plaisir à les retrouver.




L’on résumera le scénario ainsi : La faute à pas de chance.
Sissel se voit donc mort. Sa dépouille face à son assassin, ce dernier conserve toutefois conscience de son funeste destin sans pour autant comprendre le pourquoi d’un tel acte. Les souvenirs sont vagues, mais une voix rassurante lui explique sa nouvelle condition d’esprit, qui devra recomposer la chronologie des événements, mais aussi agir dans un but de justice.

A commencer par sauver de la mort une parfaite inconnue ( dans un premier temps et qui s’appelle Lynne) qui croisant le meurtrier de Sissel, connaîtra le même sort. Sauf à pouvoir remonter le cours des événements et les changer…

Pour se faire notre héros infortuné, pourra se déplacer d’objets en objets pour les incarner. Allumer un ventilateur, ouvrir un placard comme générer du bruit sont autant de possibilités offertes à cet esprit frappeur pour aider la progression de Lynne dans les décors devenant interactifs tout en développant l’histoire.

Brillant dans son concept, l’on prend immédiatement plaisir à tout essayer tant les saynètes sont amusantes avant de mieux analyser les décors et de jouer plus sérieusement.
Car sous ses aspects cartoon, Ghost Trick astreint de se creuser les méninges et quelques puzzles sont à défaut d’être retors, plutôt facétieux. De quoi passer de longs moments à se frotter le menton.

Shu Takumi oblige, la galerie de personnages est tout à fait singulière et irrésistible, à un point que l’on pourrait tout à fait les imaginer croisant l’avocat Phoenix Wright.



Un choix malin, conférant une ambiance incomparable aidée par des musiques nouvelles de Yasumasa Kitagawa, qui officiait déjà pour les Ace Attorney. La filiation est on ne peut plus claire.

Si l’on avait l’habitude de jouer sur la Nintendo DS toute tactile, il faut reconnaître que la prise en mains avec un pad se fait étonnamment naturellement. Bien entendu il sera préférable d’y jouer sur Switch et en mode portable, considérant qu’il s’agit d’un jeu de lit et donc de nuit, pour plus de promiscuité.
Mais lové dans un canapé, grand écran face à soi, l’aventure reste tout à fait agréable avec des graphismes revus à la hausse, bien plus propres que sur la DS.

C’est donc un grand oui que de se plonger à nouveau dans cette intrigue souvent comique, aux textes ciselés et aux protagonistes hauts en couleur. Un petit bonheur de jeu comme on aime en avoir et qui saura -soyez-en convaincus- marquer les « esprits ».



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Responsable Editorial Grand Sachem de http://ZePlayer.com I Scribouillard dans des zines de JV et éternel amoureux de jeux nippons insensés I Voix dans le podcast Super Retro Mega X sur Radiokawa.com

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