Clockwork Aquario : Retour vers le passé

Vingt-huit ans. C’est le nombre d’années qu’il aura fallu au jeu de Ryuichi Nishizawa le père de Wonder Boy et du studio Westone pour nous arriver. Ce jeu qui a eu son début de développement en 1991 aurait dû sortir en 1993 dans les salles de jeux ; la vie en a décidé autrement. De quoi battre le record d’un certain Duke Nukem Forever.

Les plus vieux le savent ; l’arcade est un art de jouer mais aussi un art de vivre. L’immédiateté du gameplay une fois le bouton start appuyé, la rigueur même qui demande au joueur de glisser maintes pièces de monnaie dans la borne pour pouvoir continuer.

Et c’est tout naturellement que Clockwork Aquario désormais sorti de son long sommeil par  Strictly Limited Games et ININ Games, s’offre comme une expérience d’une époque désormais révolue et cantonnée aux bons souvenirs nostalgiques des ados des 90’s.

Pour le coup, c’est avec plaisir que l’on retrouve une charte graphique devenue inédite alors que les consoles de jeux délivrent des jeux toujours plus réalistes dans nos salons.

Des pixels colorés à outrance, une énergie véritable pour un jeu enjoué, nous sommes bel et bien en présence de la signature de Monsieur Nishizawa et c’est d’abord avec un certain entrain que l’on part dans cette bien mignonne aventure.

Rapidement l’on trouve ses marques. Il s’agit de sauter sur ses ennemis ou les frapper avec la tête et les poings pour les étourdir et les jeter sur d’autres. Un gameplay qui rappelle Raguy/Blue’s Journey sur Neo Geo (1991) ou The Magical Quest starring Mickey Mouse (1992). Simple et efficace en un mot évident.

Au fur et à mesure de la progression, l’on peut également penser à Kaizō Chōjin Shubibinman 3: Ikai no Princess (1992) avec sa profusion d’ennemis rendant l’ensemble parfois bordélique mais sympathique.

Clockwork Aquario ne trahit pas son héritage ni ses origines très japonaises avec le choix entre trois protagonistes caractéristiques de l’archipel : Huck Londo aux cheveux verts, Elle Moon et sa crinière rose et le robot rigolo Gush quelque peu balourd.

Un enrobage qui fait sens et qui fait office de madeleine de Proust. Sauf que cette production ne répond pas aux attentes.

Car s’il est facile à prendre en mains non sans une réjouissance instantanée, c’est rapidement que l’ennui gagne. La faute à un level design peu inspiré et une répétition des actions loin d’être palpitante. L’addition des deux donne un résultat pas suffisamment convaincant, surtout que les stages courts se concluent par des boss du même tonneau.

Et le jeu n’a pas le temps d’être une punition vu qu’il se termine en une vingtaine de minutes.



Quel dommage. Avec son ambiance et ses graphismes qui rappellent tant ce que l’on pouvait trouver sur PC Engine, Clockwork Aquario fait mouche mais ne sait pas s’imposer comme une référence tant espérée.

L’impression d’un projet non abouti est tenace et le découvrir ainsi pose question quant à sa pertinence, surtout près de trois décades plus tard.

Pourtant, difficile de lui tirer dessus à boulets rouges. D’abord parce qu’il est toujours merveilleux de voir des jeux annulés trouver le chemin d’une sortie bienvenue.

En 2021 jouer à un jeu d’antan jamais paru, produit son petit effet et quand bien même les reproches.

Les années ont passé, Clockwork Aquario, n’était pas attendu et le fait qu’il fasse la surprise de se montrer, en fait un charmant moment à passer pour lequel l’on aura le pardon facile.







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Responsable Editorial Grand Sachem de http://ZePlayer.com I Scribouillard dans des zines de JV et éternel amoureux de jeux nippons insensés I Voix dans le podcast Super Retro Mega X sur Radiokawa.com

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