Z’ai cru voir un gros, mais alors très gros Rominet

Quand bien même ses qualités, le très japonais Monster Hunter a toujours eu grand mal à séduire un public occidental peu enclin à la chasse aux monstres quand il ne s’agit pas de Pokémon.

Traques bien plus adultes, celles de Monster Hunter se font de manière bien plus organisées et idéalement en coopération. C’est que les créatures croisées sont autrement moins choupinettes que celles du jeu de Game Freak.

Coercitif pour les non initiés, merveilleux pour les fins limiers, Monster Hunter devait opérer une mue nécessaire pour séduire, rassurer puis convaincre le plus grand nombre de partir à l’aventure. Chose que cet épisode fait remarquablement.

Bien que très ( trop ? ) conséquent niveau menus et crafting, le Monster Hunter nouveau est bien plus souple à gérer et se maîtrise plutôt bien passé quelques heures. Tout l’aspect dirigiste se voit ainsi assoupli et malgré un nombre de zones assez restreint, le côté monde ouvert parvient à rendre l’ensemble vaste et digeste.

Et pour le coup, l’opération est on ne peut plus réussie. Les différentes contrées sont finement réalisées, d’une richesse sans pareil grâce à une faune et une flore fournies et un terrain à la topologie étudiée permettant quelques plaisirs de gameplay. L’invitation à la nature est de taille aussi impressionnante que le bestiaire qui la compose.

Car le but premier de Monster Hunter World est bien la chasse. Certes, il y a bien quelques lignes d’écriture ici et là pour justifier telle mission que l’on ne perd pas de vue l’objectif premier : coller des roustes à des édifices aux dents acérées. Et pour que la partie se fasse correctement, mieux vaudra se faire un mignon compagnon d’arme en la personne d’un petit Palico, cet adorable chat caractéristique de la série ; puis s’équiper et s’organiser un minimum tout en sachant observer les mouvements et réactions des bêtes qui ne se laisseront pas malmener aussi aisément. Fort heureusement, on ira régulièrement rendre visite à la forge qui se fera une joie de fournir armes et armures des plus efficaces. 

En l’état, Monster Hunter World offre une véritable expérience rafraîchissante et se moque bien de tout ce que la production Triple A sert en terme de plats réchauffés. Identité forte, environnement vivant, fascination de la découverte de lieux déjà visités, s’il n’est pas Breath Of The Wild, il sait être d’une très grande générosité.

Reste quelques points qui pourraient bien rebuter. D’abord une trop grande répétitivité liée au concept initial et le fait de massacrer de superbes monstres. Certes la sensation n’est pas la même que dans un Shadow Of The Colossus, mais les voir souffrir, ramper et tenter vainement de se battre alors qu’acculés le destin est on ne peut plus funeste…

A titre personnel, ces passages m’ont gêné et se sont fort heureusement amoindris en progressant dans l’histoire, en me confrontant à des chimères bien plus dangereuses. Je n’étais plus le chasseur mais bien le chassé. De fait, les bons sentiments se mettaient rapidement de côté.

Monster Hunter World est en tout état de cause une vraie réussite. Les moments de bravoure sont nombreux, l’expérience intense et le grand bol d’air frais salutaire. On se souviendra de passages d’une certaine beauté en fonction de l’heure, tout comme certains plus intimistes devant un feu de bois.

Capcom a réussi son pari. Son jeu est désormais accessible au plus grand nombre. Techniquement solide, il sait flatter la rétine et se pare d’une ambiance incomparable. Plus qu’une mise à jour, Monster Hunter World prend les allures d’un très grand titre, certainement mémorable et écrit une nouvelle victoire dans l’histoire du jeu vidéo japonais qui ne cesse de nous éblouir depuis quelques mois.

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Responsable Editorial Grand Sachem de http://ZePlayer.com I Scribouillard dans des zines de JV et éternel amoureux de jeux nippons insensés I Voix dans le podcast Super Retro Mega X sur Radiokawa.com

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