Alors que Final Fantasy XV n’en finit pas de diviser les avis et contrarie les amours comme les reçoit, le retour de Persona d’abord discret, se veut des plus flamboyant . Capable avec un budget moindre et un développement à la durée raisonnable de tenir la dragée haute au porte étendard de Square-Enix ; sans coup férir.
La saga Shin Megami Tensei a toujours été en marge des productions des J-RPG avec de nombreuses séries dérivées. Celle qui nous intéresse – ici Persona – est certainement l’une des plus représentatives de ce que le Japon est à même de fournir en matière de Pop Culture. Amateurs de manga et autres animés vous allez être comblés.
Arsène Lupin des temps modernes, le héros se voit pourtant appréhendé par les forces de l’ordre pour subir quelques interrogatoires pour le moins musclés. Ce qui permet de revenir sur le passé tumultueux de l’intéressé, qui avant d’être cet As de la cambriole, n’était qu’un étudiant déjà mal engagé dans la vie. Accusé à tort d’une agression sur une figure politique, il se voit exclu définitivement de son école.
En probation, le voici désormais dans un nouvel établissement à refaire sa vie. Il lui faudra donc faire preuve de bon comportement, échanger avec ses camarades et pour le joueur vivre le quotidien d’un lycéen aux étranges pouvoirs.
Écriture assez convenue façon shonen, Persona 5 s’en sert pour la magnifier et la rendre trépidante. Les différents protagonistes rencontrés ont chacun leur importance et des relations assez fortes entre élèves, professeurs de naître.
Persona 5 est un jeu à part, capable de mélanger les genres avec des relations légères à la manière d’un Tokimeki Memorial aux mœurs plus tourmentées d’un Catherine du même développeur. Ils partagent d’ailleurs le même chara design. On se promène dans la ville, on en respire l’air que tous les amoureux de Tokyo et du Japon connaissent bien. L’aventure se transforme en un véritable voyage, aux tribulations aussi contempory life style que sentimentales.
Mais sous ses airs assez frais, le jeu cache bien des passages durs quand ils ne sont pas carrément sordides, le tout dans un enrobage à ce point pop et léché qu’il fait la part belle à une forme de dichotomie. Nous n’en dirons pas plus, le plaisir de la découverte étant.
Déjà assez stylé dans son ensemble, Persona 5 pousse son délire dans des menus d’une vivacité graphique remarquable. Les polices de caractères détourées en sur gras, leurs mises en forme, les calques, l’interface générale, tout est fait pour que l’on joue avec la navigation. Quand le Japon flirte allègrement avec la patte de Frank Miller.
Étonnant de cohérence visuelle, les menus donne de la superbe à un titre déjà racé. Que dire des musiques parfaitement choisies.
Pour le retour de sa série, Atlus fait très fort et redore le blason terni du jeu vidéo à la japonaise qui nous a tant manqué sur la génération passée. Plus qu’un J-RPG, cette incroyable production se doit d’être appréciée comme une œuvre graphique et auditive, dépassant son simple statut de divertissement console.
Persona 5 est de la trempe des très grands jeux et saura marquer durablement de son empreinte, une industrie qui a plus besoin de ce type de coup d’éclat, plutôt que de graphismes toujours plus détaillés pour un résultat souvent sans âme.
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