Il y a ceux qui le soleil arrivant dès le mois de Juin, préparent leurs vacances, prêts à galoper sur les plages de sables ou à se livrer à des bains d’eau de mer tout en s’empiffrant de chichis, et les autres qui préfèrent profiter de la saison estivale, enfermés à la maison le joystick à la main. Heureusement en 1987, Epyx a une solution à leur état d’ermite hiératique : California Games ou comment profiter des joies de l’été sans un coup de soleil.
Pourtant, California Games n’est pas un bon jeu. Pis encore, il est même largement inintéressant et peu jouable en fonction des épreuves. Mais ça, les ados s’en moquent car il répond parfaitement à leur envie d’être « cool ».
Le titre d’Epyx, réputé pour ses jeux sportifs à épreuves multiples tels que Summer et Winter Games, reprend ce concept en l’adaptant à la jeunesse actuelle. Exit les compétitions trop classiques; les teens grandissant avec MTV veulent du fluo, du rebelle. California Games c’est un peu ce creuset attendu, alors que des icônes telles que Stacy Peralta puis Tony Hawk commencent à faire parler d’elles.
Social California Games? Et axe de marketing assurément.
Quatre épreuves sont à la disposition des trompes la mort en herbe : Surf, Roller, Skateboard, BMX. Les deux restantes, Frisbee ( ou Ultimate) et Foot Bag sont elles plus sages mais confirment la volonté de promotionner les sports du moment.
Car California Games est un véritable témoignage de cette fin des années 80 qui mord plus qu’outrageusement sur les années 90. Le roller est joué par une minette court vêtue le long d’une plage, le skateboard prend place à Hollywood. Difficilement plus cliché comme décorum.
Pour accentuer cette impression, Epyx n’hésitera pas suggérer des sponsors sous forme de Team aux joueurs. Ainsi des marques comme Costa Del Mar Sunglasses, Kawasaki, Santa Cruz, Ocean Pacific, Casio ou Spin Jammer prennent place. Enfants comme Ados y sont nécessairement sensibles.
C’est là toute la force de California Games. Un jeu tout juste moyen mais qui capitalise sur l’intérêt des jeunes aux marques et aux sports tendances. Epyx sans s’en douter posera les bases mêmes des jeux marketés type Tony Hawk.
Et ces derniers d’y jouer durant des heures car il répond à un fantasme : Celui de réussir des figures improbables en s’imprégnant de cette ambiance « relax » et insouciante.
California Games devient dès lors plus qu’un simple jeu vidéo. Et fut-il peu engageant en main, c’est bien pour son background que l’on s’y essaye et qu’on l’aime. Autre temps autres mœurs, Epyx signera avec son jeu un véritable succès, s’arrogeant le statut de légende, puisqu’il sera adapté sur toutes les plateformes existantes alors. A ce point populaire qu’Atari le proposera en bundle à la sortie de sa console portable Lynx. Phénomène de société que l’on vous dit. Il existe même un jeu de plateau ( Video California Games ) dans lequel une VHS guide les joueurs sur fond de surf rock et de babes en bikini.
Epyx dès 1987 avait tout compris et amorce involontairement la série Baywatch ( Alerte à Malibu) qui reprendra finalement les codes du jeu.
Les années 90 commencées, Epyx décide de lancer un nouvel épisode appelé sobrement California Games II.
Là encore tout est basé sur la sociologie et les tendances. L’époque bien que proche n’est plus la même et de nouvelles disciplines sportives se démocratisent. Si le Skateboard est conservé, le Body Board remplace le Surf. Le Jet Ski, ou le Delta Plane offrent plus de dimension. Quant à l’épreuve Snowboard dans laquelle il faut dévaler une montagne de son sommet jusqu’à des étendues sans neige, elle appuie cette volonté extrême qui – ça alors- sera mise en avant durant les Xgames de la chaine de sport ESPN quelques années plus tard.
Cependant Califonia Games II ne dépassera pas l’aura de son prédécesseur et deviendra un jeu de seconde zone rapidement oublié.
Il faudra retenir de California Games sa propension à être un marqueur d’une époque mais aussi un visionnaire. Qu’importe au final son gameplay et le peu de challenge proposé. Il offre avant tout un plaisir autrement que ludique en usant de références et de codes populaires. California Games ne sera jamais un bon jeu, mais un excellent souvenir, assurément. Le jeu de toute une génération en somme.
Jibé
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Scribouillard dans des zines de JV et éternel amoureux de jeux nippons insensés I
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California games est un très bon jeu 😉