Du retour nécessaire d’Alex Kidd

Et si  après un peu plus de vingt années , il était grand temps que l’une des figures emblématiques de Sega reprenne du service? Alex Kidd, dont la dernière aventure fut sur Megadrive, n’est jamais réellement revenu sur le devant de la scène, sinon dans Segagaga sur Dreamcast, et plus récemment dans Sega Superstars Tennis et Sonic & Sega All Star Racing.

Des caméos sympathiques, mais bien en deçà du statut du personnage. Nous parlons d’un Prince tout de même.

Certes, mais comme nul n’est prophète en son Royaume, c’est bien déchue de son rôle de mascotte que sa Majesté a dû essuyer un terrible camouflet. Pensez-donc, se faire bouter par un hérisson et ce publiquement.

Une avanie sans précédent, l’obligeant à se tenir reclus, sauf quand il fut à nouveau sollicité pour les quelques apparitions sus-dites.

C’est qu’Alex Kidd, le sympathique personnage aux grandes oreilles a peiné à convaincre. Passé un premier épisode efficace et populaire vu qu’il était intégré à la seconde génération de Master System (en lieu et place de Hang On, puis à la Master System II), difficile de retenir les épisodes suivants.

 

On aura vaguement apprécié Alex Kidd : The Lost Star sur la 8 bit et en arcade; jeu de plate formes plutôt bancal, et finalement plébiscité ses aventures dans l’univers de Shinobi.

Exceptés ces épisodes, celui de High Tech World n’est qu’une adaptation d’un jeu japonais lui même tiré du dessin animé Anmitsu Hime.

Quant au très décevant In The Enchanted Castle, devant renouer avec la  gloire de In Miracle World, il fut l’épisode de trop, celui de la honte tant il est peu abouti et plaisant. On passera sur Alex Kidd BMX Trial

Un exil forcé, qui conduira Sega à largement promotionner sa nouvelle coqueluche : Sonic The Hedgehog. Plus racé, plus cool, plus moderne le Super Mario’s Killer en somme. Alex lui était déjà enterré, et peu de personnes se souciait alors de son sort début 1990.

 


Devenu simple employé de magasin dans Segagaga...

Sonic est sur tous les fronts, on ne parle que de lui voire de trop. La descente aux enfers de Sega en tant que constructeur, imposera à des choix drastiques pour rendre pérenne la marque. Sonic en fer de lance, la compagnie de commettre l’irréparable en prostituant le pauvre animal.

 

Depuis la mort de la Dreamcast, plus de vingt jeux Sonic sont sortis en un temps record, et de qualité à ce point variable, que l’on ne retiendra de ce dernier que les mauvais titres avant son retour en grâce fait avec Sonic Colours puis Sonic Generations, véritable satisfecit pour ceux qui l’aime tant.

Cependant, le mal est fait, et Sonic de devenir comme son prédécesseur absolument dispensable, à la différence qu’il conserve toujours une aura, bien que largement altérée.

Sans le forcer à la retraite, peut-être serait-il grand temps que l’Erinaceus raccroche les baskets et se mette au vert pendant un moment, ce qui permettrait à ce bon vieil Alex de faire un come-back inopiné et allez savoir, salutaire.

A l’instar de Pit revenu d’entre les morts, d’abord dans Super Smash Bros Brawl, après un ultime épisode sur Game Boy en 1991, pourquoi Alex Kidd ne bénéficierait-il pas des mêmes avantages et ainsi comme l’Ange, obtenir un nouveau jeu.

L’intérêt est double. Dans un premier temps, que ce soit Pit ou Alex Kidd, on jouerait avec la corde sensible des trentenaires qui n’ont jamais décroché. Ils étaient curieux et dans le même temps dans l’attente de retrouver la licence Kid Icarus. On peut légitimement penser qu’il en serait de même avec le petit Alex.


Mieux, les générations de joueurs suivantes, voient ces licences comme nouvelles, vu qu’oubliées. Une aubaine véritable pour le développeur qui n’a pas besoin d’engager des frais considérables en research & developement ; une bonne partie du travail est déjà effectuée.

La difficulté étant de reprendre le concept et l’adapter aux nouvelles attentes, tout en ne trahissant pas le noyau dur des vieux briscards. Le récent design de l’intéressé étant on ne peut plus réussi, il n’y a plus qu’à se retrousser les manches et mettre les mains dans le cambouis.

Ce relooking d’ailleurs, doit-il nous mettre la puce à l’oreille. Dans Sega Superstars Tennis, c’est un Alex Kidd assez occidental et peu séduisant qui était proposé. Petit corps, grosse tête, grandes oreilles, et l’air benêt. De quoi rebuter l’esthète.

Puis, dans Sega All Star Racing, c’est un Alex bien plus nippon et kawaï, le regard affirmé, le sourire charmeur très proche d’un Billy Hatcher de la Sonic Team. Et si l’on tenait le bon bout?

 

Ce serait pour Sega l’occasion de faire autre chose que du Sonic. De se concentrer sur de l’originalité et quelque part prouver qu’en tant que développeur il est capable d’innover, même si reprendre une vieille idée vient contredire ces assertions. Pourtant, laisser la place à qui de droit pourrait être une idée pertinente.

Trop de Sonic a tué Sonic, mais il a tenu le pari de reconquérir le cœur des joueurs. C’est entendu ; qu’il fasse désormais preuve d’humilité et qu’il se fasse oublier quelques années.

Car au final, nous sommes -je le crois-, plutôt nombreux à vouloir retrouver le Prince qui grâce à ce sacre pourrait tout simplement reprendre la couronne.

Le Retour du Roi? L’histoire serait belle…surtout s’il revenait accompagné d’un autre grand oublié : Un certain Tom Tom de Wonder Boy.

 

Jibé

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Responsable Editorial Grand Sachem de http://ZePlayer.com I Scribouillard dans des zines de JV et éternel amoureux de jeux nippons insensés I Voix dans le podcast Super Retro Mega X sur Radiokawa.com

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