Il y a cinq ans naissait la chaîne Nolife, pari plus ou moins insensé et un peu fou de donner aux amateurs de culture japonaise et de jeu vidéo, un peu plus de représentation sur le PAF.
Il est fort exact qu’avant la venue de ce nouvel acteur de l’audio-visuel, ceux que l’on nommait ou jugé les « otakus » avaient un choix réduit, entre les sempiternelles rediffusions de séries venues de la défunte 5 et du Club Dorothée.
Et ce en minimisant honteusement le rôle qui fut celui de ceux qui firent perdurer l’engouement pour l’animation japonaise : des librairies comme Tonkam ou éditeurs comme Glénat qui étaient les premiers à nous livrer la bande dessinée japonaise comme accessible et même plus que correctement traduite, au contraire des éditions J’ai Lu, plus appâtées par le lucre que soucieuse de la satisfaction des lecteurs dont j’étais, fort dépités des rendus de City Hunter, Captain Tsubasa ou Kimagure Orange Road…
Génération Albator vint remémorer ces œuvres animées après l’infructueuse tentative de Cyril Drevet dans Televisator 2, et ainsi émergèrent les racines de ce public d’otakus « nouvelle génération. Trop jeunes pour avoir connu Youpi ! L’école est finie, Le Club Dorothée et à fortiori Vitamine ou Récré A2.
L’évocation de ces souvenirs télévisuels n’est guère sans rapport avec ce qui suivra.
Car aujourd’hui, une chaîne entière dédiée au jeu vidéo et à la culture japonaise s’est ancrée finalement dans le PAF, après de difficiles étapes dans sa chronologie, qui l’ont amenée à accepter l’arrivée de publicité et à mettre sur pied un service d’abonnement, tout en conservant sa gratuité d’accès. A l’époque où il fallait attendre une semaine pour suivre la suite des aventures de Cobra sur Canal+ ou d’Ulysse 31 sur FR3, et une semaine également entre chaque diffusion de Micro Kid’s et Televisator 2, le concept même d’une offre thématique alliant jeu vidéo et culture nippone dans ce qu’elle a de plus large en aurait fait rêver plus d’un ! Moi le premier…
Je devrais donc m’estimer parfaitement heureux de l’existence de Nolife, qui a aujourd’hui forgé son identité et que personne ne peut plus regarder comme une chaîne éphémère pour ados attardés.
Un regard certes pas spécialement nouveau sur une culture étrangère, mais accessible et diffusé à un vaste public, allié à de véritables investigations : bref un diffuseur désormais nécessaire.
Mais nécessaire ne veut pas forcément dire indispensable. Et c’est ici que certaines critiques pourraient naître. Je vous rassure, il ne sera point question de critiques infondées et démontables comme les avaient exprimées une certaine Ségolène Royal dans son infect torchon au titre lourdingue : Le Ras-le-Bol des Bébés zappeurs. Ni de vertement critiquer une chaîne qui, je me dois de le rappeler, m’a fait excellent accueil lors de mon passage en ses locaux, alors que je commentais pour les besoins de l’émission Super Play, quelques une de mes prouesses.
Pour les cinq ans de l’entreprise, une imposante festivité s’était tenue au Palais des Congrès d’Issy le 19 mai 2012. Une fête de circonstance, compte tenu de l’axiome même de la chaîne. Bien malin aurait été celui qui en 2007 augurait de telle pérennité ! Mais ce qui devait être une date symbolique fut surtout marquée d’un événement malheureux.
Médoc, l’emblématique animateur flanqué de complice, vint sans ménagement dégager de la scène Caroline Segarra, animatrice également. Cet événement se doubla d’une attitude un rien rustre des trublions en question, manifestement avinés. Après quoi, Alex Pilot vint en personne pour inciter le public à oublier ce qui venait de se produire sur la scène, en ajoutant qu’il n’était guère nécessaire d’en faire mention sur les sites de partage de vidéos.
Certes, cette dernière phrase aurait du éveiller la suspicion d’un gag. Ce qui ne tarda : toute l’histoire n’était qu’un coup monté. Ouf certes, mais pourquoi un tel micmac ? Nolife, chaîne estimée et donc aujourd’hui tout à fait intégrée, n’avait-elle rien trouvé de plus subtil pour faire parler d’elle ?
De plus, le mauvais goût évident d’une telle mise en scène, guère effacé par les explications fournies par le média lui-même lors d’une émission suivante de Debug Mode, ne pouvait être ignoré de ceux qui en furent les scénaristes.
De telles blagues seront sans doutes interprétées comme telles par certains, mais les dirigeants de Nolife, ainsi que les animateurs impliqués s’attendaient-ils à un éclat de rire unanime devant la supercherie ? Ne pouvaient-ils penser un instant que ce genre de publicité pouvait avoir l’effet inverse, et nuire au capital sympathie des protagonistes en question ?
Medhi Camprasse, « provider d’entertainment » (un entertainment qu’à mon grand regret, je n’ai pas réussi à déceler), l’un des participants de ce mauvais spectacle de Guignol(s), et dont les » minutes de remplissage » sont hélas fort bien nommées, s’attendait-il à une gloire de cet piteuse comédie, qui ne pouvait qu’alimenter le moulin des détracteurs de son animation et de son humour souvent en défaut de subtilité ?
Notons que ce n’est pas en faisant du « remplissage » que l’on rend copie plus consistante, le remplissage n’étant qu’une manœuvre illusoire pour masquer une pauvreté de contenu manifeste…
En tant que spectateur, je n’ai pas l’impression d’avoir été victime d’un gag façon « Surprise sur prise ». Pilot n’est pas Marcel Béliveau. J’ai eu la désagréable impression d’avoir été pris pour un imbécile crédule, un peu -comme c’est étrange- après l’annonce de la mort de Davy Mourier…
Que Nolife ait voulu marquer les esprits par une annonce forte mais fausse comme elle le fit en annonçant sa mort pour sensibiliser son public, OK. Mais messieurs, les plaisanteries les plus courtes sont souvent les meilleures…Ou alors apprenez quelque notion de subtilité pour vos prochains coups de Jarnac ! Nonobstant l’arrivée de Médoc qui est bien insuffisante à me faire oublier le départ du Dr.Lakav, vous avez peut-être bien ri de ce petit projet en le mettant au point…
Tous vos spectateurs en auront-ils fait autant ?
Yace
About Mathieu Goux
Co-Responsable de Ze Player, Rédacteur sur Grospixels.com, Animateur sur Radiojv.com.
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