Jibé (6) : Le jeu vidéo aurait-il gagné ?

« Le jeu vidéo a gagné mais ne le sait pas encore ». Ainsi tentera de nous convaincre Julien Chièze, rédacteur et présentateur emblématique de Gameblog, et auteur de cette signature qu’il énonce de temps à autres lors des Podcasts du site. Il est désormais acté que de nombreuses personnes prennent la défense de ce divertissement, devenant média, puis médium jusqu’à sa prochaine évolution où il arborera une nouvelle définition.

 

Comme s’il fallait le démarquer une fois encore pour le mettre au niveau du Cinéma qui lui est pourtant resté Cinéma.

Nous pouvons alors faire confiance à des créateurs tels que David Cage; nouveaux prophètes sur ce que doit-être un jeu vidéo dans ce marché de consommation outrancière où il n’y a au final plus grand place pour les différents acteurs.

Quelqu’un ou quelque chose qui a gagné, se doit d’être plébiscité, encensé et par extension devenir cette force implacable et irrésistible et non délaissée voire bradée comme on le voit actuellement

Là où trop souvent on lit que chaque nouveau FPS est un bienfait, on oublie systématiquement qu’à trop produire on noie un marché qui suffoque et meurt. Combien de nouveaux FPS par an, et combien de copiés collés sans une once d’originalité? Le constat est sans appel, et Bulletstorm malgré ses bonnes notes, ( exagérées? ) se voit « offert » contre 20 euros alors qu’il était mis en rayon au prix fort fin février.

Aurait-on la mémoire courte ? Rappelons-nous les années glorieuses du constructeur Atari, leader sur le marché dans les années 80 jusqu’à son déclin, provoqué par des décisions mortifères d’inondation du marché.

Mais le jeu vidéo a gagné si on en croit les dires de Julien Chièze. Pour sûr que Bulletstorm se serait appelé Call Of Duty, qu’il n’aurait pas connu tel désaveu. Les licences, les marques sont devenues plus importantes que la qualité ce n’est plus une nouveauté. Il suffit de regarder les clips diffusés sur la TNT pour s’en persuader comme les succès au box office.

S’agissant de Bulletstorm, on aurait pu imaginer que ce fut un terrible accident de parcours. L’on ne reviendra pas sur la déconvenue d’un Bioshock 2 qui connut le même écueil l’an passé. Le cas n’est pourtant pas isolé; voir Virtua Tennis et Top Spin dans leur quatrième itération bradés à 29 euros en quelques semaines sème le trouble. Aurait-il fallu les sortir juste avant Roland Garros? Assurément. Est-il normal de les retrouver à vil prix en aussi peu de temps? Non.

Le public consommateur est sans pitié. Terriblement versatile, sans aucun sens critique. S’il n’est pas pris par la main dans sa décision d’achat par des stratégies marketing fallacieuses, il n’achètera pas le produit. Produit et non jeu vidéo.

Un joueur achète un jeu, là où le reste du monde achète un nom. Et pour se faire un nom, le produit n’attend pas de faire ses preuves à posteriori mais bien en amont. Avant même sa sortie, il est buzzé, vendu, et proposé sans même que l’on sache de quoi il en retourne. Qu’importe, hormis quelques rares exception, ainsi est guidé le marché du jeu vidéo.

Vous savez ce loisir devenu tellement autre chose et qui est censé avoir gagné sans le savoir encore. L’on peut craindre que nous ne le savons pas beaucoup plus que lui…

Jibé

About Jibé Jarraud
Responsable Editorial Grand Sachem de http://ZePlayer.com I Scribouillard dans des zines de JV et éternel amoureux de jeux nippons insensés I Voix dans le podcast Super Retro Mega X sur Radiokawa.com

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