Capable de susciter une attention toute particulière alors que ses premiers trailers promettaient une violence non expurgée saupoudrée de série Z, la question restait de savoir si ce délire serait assumé. Par ses créateurs c’est évident, les joueurs eux…
Yaiba: Ninja Gaiden Z a tout du nanar. De fait, pour un peu que l’on soit coutumier du genre, l’affect sera forcément de mise. Rappelons que des titres bancals comme Madworld, No More Heroes ou Killer Is Dead savent dégager une sympathie véritable qui empêche de les détester. Les discréditer oui, les agonir, non. Sorte de plaisir coupable, on avouera les chérir quelque part.
Yaiba est de cette même trempe. Mais…
On va couper court à tout développement de scénario que l’on va résumer par : Yaiba affronte Ryu Hayabusa, se fait mettre en pièce, se réveille à moitié cybernétique et doit faire le ménage parmi des hordes de zombies. Le genre d’histoire clairement » à la con » qui peut faire mouche à condition d’être un fin esthète en la matière, capable de supporter les productions de type Trauma, et non celles insupportables de Scifi à base de requins géants. Il ne faut pas mélanger.
De fait, ça sent mauvais pour la suite. Pas manqué. Déjà que Ninja Gaiden 3 allait dans une certaine simplification par rapport aux épisodes précédents, et devenait un beat them up peu inspiré et peu réjouissant, Yaiba pousse le curseur du bourrin plus loin en limitant son gameplay à attaques et QTE. Répétitif ? Cela va de soi.
Ajoutons une difficulté mal fichue qui va du facile à la prise de tête, et nous sommes en présence d’un gâchis véritable.
Pourtant, Yaiba bénéficie d’un enrobage plutôt intéressant visuellement. Un cell-shading aux accents comics des plus agréables, et cette ambiance apocalyptique outrancière de bêtise, aux zombies largement victimisés par les lames du Ninja, ou son grappin qui à loisir peut devenir un fléau ravageur ; un décharné au bout de la chaîne de cette arme improvisée.
Yaiba n’est pas ratage complet, juste qu’il n’est pas suffisant dans son propos. L’humour déconnant et cette propension à la folie meurtrière auraient pu faire mouche si le jeu avait été plus fin, plus profond. Il en va de ces titres qui font le jeu de la surenchère visuelle, et qui s’adaptent à un public de moins en moins exigeant. Un procédé détestable qui s’est multiplié depuis quelques années.
Il en reste un jeu largement dispensable, ou une curiosité amusante pour l’aficionado de nanars, vu que sa courte durée de vie l’empêche de devenir punition.
Jibé
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